Des centaines de souscripteurs aux programmes de logement LPA/LSP dans la wilaya de Boumerdès ne savent pas à qui se plaindre du diktat de certains promoteurs immobiliers. En effet, il ne se passe pas une semaine sans que des citoyens protestent devant le siège de la wilaya ou ailleurs pour dénoncer le blocage des chantiers de logements auxquels ils ont contribué financièrement dans l'espoir de pouvoir y habiter dans les meilleurs délais. C'est le cas des postulants au programme de 150 LPA de Boumerdès qui dénoncent le silence des autorités face à leur calvaire. «Cela fait quatre ans qu'on a versé 70 millions de centimes au promoteur, mais celui-ci n'a rien fait pour construire nos appartements. On a soumis le problème au wali et au ministre, mais ils n'ont rien fait pour rappeler l'entrepreneur à l'ordre et le sommer de respecter ses engagements», s'indigne un souscripteur. A Bordj Menaiel, de nombreux citoyens ont interpellé récemment le wali sur le blocage de leur projet. «Le promoteur nous a arnaqués. Il a encaissé plus de 7 milliards de centimes avant de déserter le chantier, bloqué à 22% d'avancement. Normalement on ne doit rien payer tant qu'il n'a pas atteint les 30%. A l'époque, c'est l'ex-chef de daira qui nous a incités à le faire. Aujourd'hui, personne ne veut intervenir en notre faveur. Même le wali et le directeur du logement ne peuvent rien faire contre l'entrepreneur», déplore Nordine, un retraité de Sonacome. Chantage et non-respect des plans Père de 4 enfants, ce dernier dit avoir loué un F2 depuis plus de trois ans. «Je ne sais plus quoi faire. Je touche 40 000 DA, et avec les frais du loyer je n'arrive plus à joindre les deux bouts. On me dit que je n'ai pas droit à un logement social. Mon seul espoir était d'obtenir un logement social. Malheureusement cela est devenu quasi-impossible. Il me rester qu'à recourir à la justice pour récupérer mon argent», dit-il. Nordine n'est pas un cas isolé. Ils sont des centaines d'autres citoyens à vivre dans l'attente et l'incertitude. Selon nos sources, 4750 LPA connaissent des retards dans la réalisation, dont 1880 sont en phase de démarrage. Outre l'indisponibilité du terrain, les retards sont parfois dus au non-respect des plans d'architecture par certains promoteurs. D'où le refus des APC de leur délivrer les permis de construire. D'autres exercent du chantage et autres pratiques illégales afin d'obliger les souscripteurs à financer leurs projets. «L'entrepreneur exige de moi de payer la seconde tranche (700 000 DA) pour me délivrer le VSP alors que l'article 42 de la loi n°11-04 du 17 février 2011 stipule qu'il est strictement interdit d'accepter ou d'exiger quelconque versement des acquéreurs avant la signature du VSP», explique un postulant à un projet LPA à Figuier. Pour éviter ce genre de pratiques et autres blocages, d'aucuns préconisent la révision du mode de financement de ce type de logements très prisés par la couche moyenne.