Sur 13 616 LPA affectés au profit de la wilaya, 3410 n'ont pas été lancés, tandis que 3611 sont en cours de réalisation. Les programmes de logements promotionnels aidés (LPA) affectés au profit des communes de la wilaya de Boumerdès ont battu tous les records en termes de retard dans la réalisation. En effet, sur 13 616 unités LPA & LSP inscrites il y a plus de cinq ans, 3611 sont en cours de réalisation et 3410 n'ont même pas été encore lancées. Selon la direction du logement, seuls 800 logements pourraient être livrés d'ici la fin de l'année, dont 450 à Boumerdès, 100 à Boudouaou, 100 à Tidjelabine, 62 à Corso, 100 à Seghirate. Toutefois, 332 logements attendent toujours les VRD. A Naciria, trois programmes sont à la traîne depuis plusieurs années. A Bordj Menaïel, des projets sont lancés pour s'arrêter, changer d'entreprise, puis continuer à faire du surplace. A El Kerma (ex-Figuier), par exemple, un promoteur «refuse même de recevoir des bénéficiaires pour les informer sur les délais de livraison d'un projet de 50 logements LSP qui date de 2010», selon les plaintes dont nous ont fait part des souscripteurs. Les délais ont été repoussés à plusieurs reprises. Le promoteur avait annoncé la livraison pour fin 2018, puis pour mars 2019 et enfin pour juin. A ce jour, le projet avance à pas de tortue. A ce rythme, il n'est pas sûr que le projet soit réceptionné cette année, d'autant plus que l'APC tarde à prendre en charge la réalisation d'un mur de soutènement. Même situation pour le projet des 100 LPA, confié au promoteur Qobat El Arab, qui patine depuis plusieurs années, au grand dam des postulants, qui dénoncent les retards mis par le promoteur pour leur remettre les contrats de vente sur plan. «On a payé la première tranche (700 000 DA) en 2016. L'entrepreneur nous a contactés à maintes reprises pour payer la seconde tranche (700 000 DA) alors qu'il ne nous a pas encore remis les VSP, comme l'exige l'article 42 de la loi n°11-04 du 17 février 2011. Cette loi stipule qu'il est strictement interdit d'accepter ou d'exiger un quelconque versement des acquéreurs avant la signature du VSP», expliquent certains d'entre eux. Le projet des 150 LPA de Sablière, lui, est bloqué depuis trois ans, en raison des problèmes de statut juridique du terrain, de blocages dus au gel du financement et des carences dans les aptitudes de l'entreprise. Aujourd'hui, bien que confié à une autre entreprise, le projet n'avance pas. Plusieurs exemples de ce genre existent. Pourtant, l'aspect financier n'est plus un frein. La majorité des promoteurs reçoit, selon l'avancée des travaux, la part de la Caisse nationale du logement (CNL), une aide de 70 millions de centimes octroyée à chaque bénéficiaire. Certains parmi ces derniers tardent parfois à s'acquitter de leur part, mais beaucoup paient cash. Alors où se situent les blocages. L'aspect foncier est mis en avant par des promoteurs, qui parlent de «cherté des terrains à bâtir cédés par les Domaines publics». Cette explication n'est valable que pour les projets non lancés, qui attendent un règlement et où la direction du logement joue un rôle d'intermédiaire. Pour les projets bloqués à un stade avancé, des observateurs font cas de manque d'aptitude, de main-d'œuvre et de moyens de certaines entreprises chargées de la réalisation.