Nous ne voulons pas d'un "échange unilatéral" ou de l'aumône ! », a affirmé Mlle Kheddar Cherifa, présidente de Djazaïrouna, lors d'une conférence de presse organisée hier au siège de l'association, loué chez un particulier, en présence de deux membres de l'association italienne Comité Sarde Solidarité (COSAS) venus à Blida en visite d'amitié et, également, pour s'enquérir de l'état d'avancement du projet d'échanges d'enfants en milieu familial. Il existe une convention pour une prise en charge psycho-juridique, et le centre d'écoute psychologique est financé à hauteur de 70% par le COSAS, les 30% restant sont pris en charge par une autre association italienne domiciliée à Florence. Le financement de l'ensemble du projet est italo-italien ! Djazaïrouna a vo le jour en 1996 et lutte depuis pour la reconnaissance du statut de victimes du terrorisme pour toutes ces familles ayant perdu des pères, des mères, des frères et des sœurs, des enfants et des petits-enfants. Mme Rosaria, présidente du COSAS, a exprimé les préoccupations des membres de l'organisation, la plupart enseignants et enseignantes à l'université, et qui veulent que les échanges ressemblent au mouvement des vagues. Depuis 1997, une moyenne de 30 enfants orphelins bénéficient annuellement d'un séjour à l'étranger. « Il a fallu batailler durement pour obtenir les différentes autorisations pour la sortie du territoire », dira Mlle Kheddar. Elle rappellera un fait particulier après avoir évoqué les résultats scolaires positifs enregistrés depuis la prise en charge psychologique des enfants victimes de scènes violentes, devenus orphelins de père ou de mère ou des deux parents. C'est le cas d'enfants interdits de passer le BEF du fait de parents disparus et de l'impossibilité donc de permettre l'obtention de la carte nationale d'identité. Autre phénomène qui illustre les tracasseries de l'association algérienne : un enfant de seize ans est invité par son grand frère en France pour y passer les vacances ; le président du tribunal refuse la délivrance de la fameuse autorisation du fait de la disparition du père. « Qui gagne quoi ainsi ? », s'emporte la présidente de Djazaïrouna. Mmes Rosaria et Candiu cette dernière étant trésorière de COSAS calment leur « collègue » algérienne. La Sardaigne, région autonome entourée par la mer, attend pour décembre la visite des petits Algériens, et nul ne doute quant à la chaleur de l'accueil des habitants de cette île, lieu où, déjà, des artistes peintres ont fait don de tableaux pour l'organisation d'une exposition-vente au profit des familles algériennes victimes du terrorisme.