Des dizaines de repentis, de victimes du terrorisme ainsi que des parents de terroristes se sont rencontrés jeudi dernier à Collo pour joindre leurs efforts visant à appuyer la démarche appelant à la réconciliation nationale et à l'amnistie générale. La rencontre initiée par l'Alliance présidentielle du mouvement associatif et l'Organisation nationale des victimes du terrorisme et ayants droit (ONVTAD) a vu la participation également de plusieurs associations locales représentant dix communes du massif. Une région qui a été l'une des plus meurtries de la décennie noire et où persistent encore des groupuscules en activité comme en témoignent les dernières incursions signalées à Aïn Kechra. Cette action devrait permettre, aux dires de ses propres organisateurs, « d'établir un contact direct avec les terroristes et de les amener à déposer les armes ». Elle devrait être poursuivie par un travail de proximité impliquant toutes les franges de la société civile pour donner à ces actions une connotation purement citoyenne. L'implication des victimes du terrorisme dans cette démarche est interprétée par la représentante locale de l'ONVTAD comme « une volonté affichée et clairement revendiquée par cette frange de la population de stopper l'hémorragie ». Elle précisera cependant : « Nous sommes pour l'amnistie générale mais nous espérons que le président de la République consolidera cette démarche par l'élaboration d'un statut des victimes du terrorisme comme il nous l'a d'ailleurs signifié et promis. » Cette action, la deuxième du genre après celle tenue à Kerkera (une région à forte concentration de terroristes), intervient dans une conjoncture assez spéciale, ponctuée de redditions et d'une guerre de positionnement entre les fractions terroristes encore en activité.