Le processus de renouvellement des instances des structures d'organisation et d'animation sportives locales a mis en relief la passivité qui, parfois, confine à la complicité des parties et instances chargées de veiller au bon déroulement de cette importante opération. Ce qui s'est passé lors de l'assemblée générale élective de la ligue de wilaya de Skikda est loin d'être un cas isolé. Cela est grave et interpelle autant la Fédération (FAF) que le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS). Le candidat unique à cette élection, ou plutôt réélection, Brahim Gueddah, membre du bureau fédéral a pointé aux abonnés absents. Le jour de l'AGE, il se trouvait en Tunisie dans le cadre de ses missions au sein de la CAF. Ce motif, absence du candidat, était synonyme d'annulation de l'assemblée générale. Deux responsables, un du MJS, le DJS de Skikda, et un autre de la FAF, M. Azrour, membre du bureau fédéral et président de la ligue régionale de Constantine, dépêché sur place par l'instance faîtière du football pour superviser le vote, ne se seraient pas entendu sur la conduite à tenir. Le DJS aurait manifesté son refus de cautionner la tenue de l'AGE et le représentant de la FAF aurait émis un autre avis. Résultat des courses, les membres de l'assemblée générale ont voté et élu avec une écrasante majorité le président absent. Cette mascarade n'ajoute rien à la gloire de tous ceux qui ont pensé et conduit le processus entaché d'irrégularités et de transgressions. Le mot d'ordre était : il faut passer en force quitte à violer la loi, les statuts et règlements. Le DJS de Skikda, ou son représentant ce jour-là, n'aurait jamais dû laisser se tenir l'AGE. En tant que représentant de la tutelle, il devait veiller à ce que l'assemblée se tienne conformément aux statuts, au règlement intérieur, à la note méthodologique n°399 émise par le MJS. La mascarade de Skikda met de nouveau en lumière l'état de délabrement dans lequel se débat le mouvement sportif national (MSN) livré pieds et poings liés au tout-venant. Ce qui s'est passé à Skikda s'est renouvelé un peu partout à travers le territoire, au Centre, à l'Est, à l'Ouest et au Sud. Une frénésie générale s'est emparée des spécialistes de la course aux postes, bien aidés, il faut le dire, par ceux qui ont pris en otage le football. Cet épisode a le mérite de faire remonter en surface des scandales cachés, camouflés pendant des mois et des années. L'affaire Ahmed Mebrek, le défunt président de la ligue régionale de Annaba, vient de connaître un rebondissement avec la lettre ouverte que ses héritiers ont envoyé au président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Dans la foulée de ce dossier, celui de la ligue de wilaya de Annaba est de nouveau relancé. Celui de Azrour, président de la ligue régionale de Constantine, ne tardera pas à faire la une. Ceux de Saïda, Mascara, Bouira et bien d'autres suivront. Le dernier en date est celui du déplacement à Tunis avec le MC Alger du président de la ligue de wilaya de Tébessa. Beaucoup suspectent celui ou ceux qui sont derrière l'octroi de cette mission d'avoir cédé à des considérations liées à la campagne que le délégué a menée au profit d'un candidat. Un conflit d'intérêts ? Très possible. Les jours à venir apporteront leur lot de surprises. Advertisements