L'année 2005 ne sera pas celle du football algérien. Après la courte embellie du début de l'année 2004, matérialisée par la qualification des Verts aux quarts de finale de la CAN 2004, organisée par la Tunisie, le football algérien est rapidement rentré dans les rangs au double niveau équipe nationale et clubs. La sélection a complètement raté ses débuts dans les éliminatoires jumelées de la Coupe du monde 2006 et la CAN 2006. Elle a dû attendre quatorze longs mois pour enfin remporter un match officiel (contre le Rwanda 1-0 à Oran). En une année et deux mois, l'équipe nationale a perdu toutes ses chances de qualification au prochain mondial allemand. L'espoir de décrocher le billet qualificatif à la CAN en Egypte passe par un sans faute lors des quatre prochaines sorties : dans l'ordre, Angola, Zimbabwe, Nigeria et Gabon. C'est un challenge difficile, dans la mesure où les Verts n'ont pas, une seule fois, rassuré leurs supporters. Et c'est fort logiquement que le doute s'est installé et même incrusté dans les esprits. L'année blanche des Verts est tout, sauf une surprise. Elle est le reflet, tout simplement, du malaise de notre football. Ce dernier ne produit plus de talents pour des raisons (objectives) qui n'échappent à personne. Dans sa configuration actuelle, notre football ne peut aspirer à un grand destin continental. La solution (transitoire ?) réside, peut-être, dans l'option de l'appel massif des professionnels. La FAF avait cette volonté au début des éliminatoires du mondial 2006. Elle a été contrariée par les pâles performances réalisées durant la première phase des éliminatoires au cours de laquelle les Verts ont récolté trois points sur un total de quinze possible. La démission de Robert Waseige et l'arrivée de Ali Fergani n'ont rien changé à la problématique générale, même s'il faut concéder au sélectionneur actuel le mérite d'avoir engrangé quatre points en deux rencontres (Rwanda en aller-retour). Au chapitre clubs, seule l'USM Alger est à créditer d'un bon parcours en ligue des champions africaine. Les Rouge et Noir ont raté d'un cheveu la qualification à la finale de la prestigieuse compétition. Pour l'exercice actuel, on ne peut pas en dire autant après sa défaite (0-1) face au Ahly du Caire, vendredi à Bologhine. Ce résultat compromet ses chances de qualification aux quarts de finale. La JS Kabylie, champion d'Algérie en titre, a traversé la ligue des champions comme un météore. Sa peu glorieuse élimination face au Fello Star de Guinée est un fort indicateur de la mauvaise santé de notre football. Le NAHD et l'ES Sétif, sortis sans gloire de la coupe arabe, ont mesuré la différence qui les sépare de leurs adversaires. Le MC Alger, dernier qualifié avec l'USM Alger dans une compétition internationale, fera-t-il mieux que les autres engagés algériens ? Réponse dans quelques jours en Arabie Saoudite. En attendant, le football s'occupe à gérer son quotidien fait de tracasseries liées au manque de moyens et d'infrastructures, au bricolage, à la combine et à la corruption, à l'absence de formation... Autant de freins qui entravent le plan de redressement du football algérien. Evoquer dans ces conditions une participation à la coupe du monde ou un succès en ligue des champions relève tout simplement de l'utopie.