L'élection du nouveau président de la Confédération africaine de football (CAF), des membres du Comex de la CAF et au Comex de la FIFA aura lieu demain à Rabat, au Maroc. Le président de la FIFA, Gianni Infantino, a pesé de tout son poids dans la mascarade électorale qui accouchera du scénario qu'il a échafaudé pour réaliser ses objectifs personnels. A savoir, asseoir sa totale domination sur les dirigeants du football africain en prévision de 2023, année des élections à la FIFA, et s'assurer à l'avance qu'aucune des 54 voix africaines ne lui échappera. Elles seront vitales en prévision de la rude bataille que comptent mener contre lui les Européens (UEFA) et Asiatiques (AFC). Le congrès de Rabat ne sera en fait qu'un rassemblement devant servir la cause du président de la FIFA, à deux ans d'un rendez-vous électoral qui ne s'annonce pas sous de bons auspices pour celui qui veut briguer un troisième mandat à la tête de l'instance faîtière du football mondial. L'accord de Rabat, qualifié de «pacte de la honte» par de nombreux Africains, ne servira en fin de compte que son ordonnateur. Les Africains en paieront le prix fort. Les cinq autres confédérations observent avec consternation l'ingérence flagrante de Gianni Infantino dans les affaires du football africain et la souveraineté du congrès de la CAF que l'Italo-Suisse a allégrement violée sous l'œil complice des premiers intéressés (les présidents de fédération) et même de quelques chefs d'Etat africains qui ont ouvert leurs bras et palais à un homme dont la conduite est motivée par un seul souci. Ses (sordides) intérêts personnels. Décidément les Africains sont de mauvais élèves qui ne retiennent pas les leçons du passé (même très récent). Ils ont oublié que c'est lui qui a propulsé le Malgache Ahmad Ahmad à la tête de la CAF en 2017, au prix d'une immixtion flagrante. N'a-t-il pas effectué un long périple en Afrique avec l'argent de la FIFA pour convaincre les dirigeants africains de voter Ahmad Ahmad ? Les voix courageuses au sein de la FIFA, qui ont demandé l'ouverture d'une procédure contre lui (Borbely et Eckert), ont été étouffées et leurs auteurs exclus de l'instance faîtière du football mondial, sans faire réagir la présidente de la commission d'éthique de la Fédération mondiale, la Colombienne que Gianni Infantino a désignée à la tête de l'organe juridictionnel en violation des statuts de la FIFA et du code électoral. Les jeux sont faits et les résultats des élections de demain à Rabat sont connus depuis une dizaine de jours. Le président de la FIFA a verrouillé le jeu et transformé la CAF et ses membres en simple chambre d'enregistrement, qui appliquera à la lettre ses consignes. L'accession du Sud-Africain Patrice Motsepe à la tête de la CAF est un petit détail presque insignifiant dans la mesure où le choix a été imposé aux Africains. La FIFA, qui prétend défendre et protéger la souveraineté et l'indépendance des fédérations vis-à-vis des autorités politiques et de leur ingérence dans les affaires de celles-ci, est la première à bafouer ce principe en Afrique, comme l'atteste l'épisode que ce contient est en train de vivre à la veille du rendez-vous de Rabat. Ce qui se passe défie l'entendement. Jamais depuis sa création, en 1957, la CAF n'a vécu pareille situation. Cela a un prix et la CAF le paiera cash. Ce jour-là Gianni Infantino ne sera pas là pour constater les dégâts qu'il aura provoqués. Patrice Motsepe pourra-t-il éviter le chaos programmé par le président de la FIFA. L'avenir le dira. Advertisements