Un rassemblement de soutien à la presse algérienne et, surtout, aux journalistes qui subissent au quotidien des harcèlements judiciaires se tiendra cet après-midi devant l'ambassade d'Algérie en France. L'appel a été lancé par l'Humanité, journal français de gauche créé en 1904. Un des journalistes de l'Humanité, Hassane Zerrouky, également ancien journaliste du quotidien algérien Le Matin, suspendu depuis août 2004, subit des menaces et des pressions judiciaires insoutenables. Le directeur de publication du Matin, Mohamed Benchicou, croupit, depuis le 14 juin 2004, dans une prison à Alger pour une affaire de « bons de caisse anonymes », montée de toutes pièces, selon ses avocats. Le rassemblement d'aujourd'hui sera l'occasion pour, à la fois dénoncer la répression qui s'abat sur les journalistes algériens et exiger la libération des journalistes emprisonnés, notamment M. Benchicou, et la reparution des journaux interdits. Les initiateurs de cette action veulent également interpeller les autorités algériennes afin de relaxer les anciens journalistes du Matin jugés et dont le verdict sera prononcé demain, 12 avril, par le tribunal d'Alger. Cinq journalistes au total sont traduits en justice pour avoir révélé, en 2002, des « malversations financières dans l'affectation de marchés publics de la téléphonie mobile en Algérie ». Dans un communiqué diffusé hier par l'Humanité, il est souligné que la situation dans laquelle se trouve la presse algérienne depuis la réforme du Code pénal de ce pays remet en cause le droit à la liberté d'expression et à la liberté de la presse. « La répression de la presse en Algérie s'ajoute à l'aggravation des atteintes à la liberté de la presse dans le monde. Nous devons ainsi nous mobiliser pour que de tels agissements prennent fin et pour demander ensemble la relaxe de Hassane Zerrouky et de ses collègues », est-il ajouté dans le même communiqué, dénonçant le fait que « de nombreux titres, tels El Khabar, El Watan, Le Soir d'Algérie et Liberté, sont poursuivis en justice pour avoir usé de leur droit d'informer ».