Mohamed Benchicou, journaliste et gérant du Matin (journal suspendu depuis juillet 2004), bouclera, le 14 juin, une année à la prison d'El Harrach, soit la moitié de la peine qui lui a été infligée par le tribunal de la même localité pour « des bons de caisse anonymes ». Mobile qualifié par ses avocats de « prétexte » pour un seul but : « Lui faire payer ses écrits très critiques envers le régime en place. » A cette occasion et en guise de solidarité avec le condamné et la famille de la presse algérienne, de nombreuses actions et des activités sont prévues dans des villes algériennes et capitales européennes. Initiés par plusieurs organisations de défense de la liberté de la presse, notamment le Collectif pour la liberté de la presse en Algérie, des partis, Reporters sans frontières (RSF) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ), ces rendez-vous seront une occasion pour exiger la libération de Benchicou et l'arrêt des poursuites judiciaires contre les journalistes algériens. Une batterie d'actions en France et ailleurs a été rendue publique hier dans un communiqué diffusé par le Collectif pour la liberté de la presse en Algérie. Ainsi, à Paris, un rassemblement est prévu le 14 juin à 18h devant l'ambassade d'Algérie, à l'appel à la fois du Collectif pour la liberté de la presse et du journal français, l'Humanité. Une copie de la pétition lancée en France pour la libération des journalistes emprisonnés sera remise à l'ambassadeur. Le Parti socialiste (PS) rendra publique une liste de signatures d'une autre pétition lancée à son initiative pour les mêmes motifs. Pétition signée par le premier responsable de ce parti, François Hollande. RSF prévoit aussi une batterie d'actions. Entre autres, l'exposition dans les lieux publics à Paris et dans plusieurs villes de France de « 1500 affiches dénonçant la répression des journalistes en Algérie ». Cette organisation diffusera également une lettre ouverte adressée à Josep Borrell, président du Parlement européen, et à Jose Manuel Baroso, président de la Commission européenne. En Suisse, une émission télévisée sur l'emprisonnement des journalistes algériens sera diffusée le 14 juin également. Plusieurs autres actions, initiées par la FIJ, RSF et le Comité de soutien à la liberté de la presse en Algérie (basé en Allemagne), sont prévues à Bruxelles et à Berlin.