Le mois de mars est riche en événements et célébrations dédiées aux droits des femmes. Quatre femmes vivant à Oran ont accepté de nous confier leur opinion sur la situation actuelle de la femme en Algérie. E. Hadjira âgée de 37 ans, mariée et mère de deux enfants, et enseignante au lycée, a déclaré lors d'un entretien : «Parler de la situation de la femme en Algérie n'est pas chose aisée, car les situations sont inégales, il y a femme qui habite en ville, ou à la campagne, la femme au foyer et celle qui travaille, la femme mariée, célibataire ou divorcée, et chaque situation est unique de par de nombreux paramètres. Néanmoins, je trouve qu'il y a un grand progrès, la femme algérienne a quand même réussi à obtenir beaucoup de ses droits, dans notre société actuellement, les gens acceptent qu'une femme travaille, conduise, qu'elle sorte ou encore qu'elle vive seule. Mais il y a certaines femmes qui n'ont pas encore accès à certaines choses basiques de la vie, c'est pour ça que nous devons nous battre pour ces femmes, afin qu'elles puissent réaliser leurs rêves, et être membre active dans la société». B. Touatia âgée de 48 ans, femme au foyer mariée et mère de deux enfants, a accepté de nous dévoiler son avis : «ça dépend des régions, à Alger par exemple, la femme a réussi à acquérir plus de droits que dans le reste du territoire algérien, certaines wilayas sont encore enchaînées par les traditions. Par exemple là où j'habite, les femmes sont soucieuses de l'opinion de la société sur des faits et gestes basiques: que dira-t-on si je fais cela, que pensera-t-on ?... Toutefois, je trouve que la situation de la femme a nettement évolué. Je constate que de plus en plus de femmes réussissent dans le domaine du travail. Il y a la femme directrice de banque, d'école et d'établissement, il y a même la femme ministre». Bousaid Kheira, âgée de 81 ans, a accepté de nous donner son opinion : «Les femmes ont tout. Elles ne sont plus comme avant. Elles vivent mieux que nous. Elles peuvent travailler, conduire, sortir… De mon temps, si la femme ne demandait pas une autorisation à son mari pour sortir, elle ne franchissait pas la porte. Les filles de maintenant ont changé, elles ont plus de liberté.» Enfin, Djazia, jeune étudiante de 20 ans, affirme : «Il y a des filles de mon âge qui n'ont toujours pas le droit d'étudier, une partie de la société croit toujours que la place de la femme est à la maison et ça me révolte en tant qu'étudiante. Beaucoup de jeunes filles veulent réaliser leurs rêves. En grande partie, ce sont les réseaux sociaux qui ont fait évoluer les mentalités notamment grâce à l'influence des femmes d'autres pays qui ont réussi leurs vies. J'espère que dans l'avenir, il y aura plus de tolérance envers la femme, plus d'égalité, moins de préjugés, et plus de respect». Advertisements