Des dizaines de travailleurs des impôts ont organisé un mouvement de protestation, devant l'Hôtel des finances de Constantine pour réclamer l'intervention de la tutelle afin de mettre un point aux dépassements de l'administration. En colère, ils se sont regroupés, jeudi dernier, sous l'égide du Syndicat national autonome des Personnels de l'Administration publique (Snapap), brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : «Non aux promesses mensongères, où est la crédibilité de l'administration» et «Nous réclamons de la transparence dans l'octroi de la prime de fonds de revenus complémentaires (FRC)». «Chaque six mois, nous bénéficions de la prime des revenus de la pénalité, connue par le FRC. Durant le premier semestre de l'année 2020 et pendant la pandémie, les travailleurs des impôts ont assuré le service. Nous avons accumulé des milliards des revenus de pénalité pendant la pandémie. Lors du versement de la prime dans la wilaya de Constantine les travailleurs ont subi une réduction de 45%. Pour quelle raison ? Selon quel critère ? Comment le FRC est comptabilisé ? Nous n'avons aucune idée», a expliqué Abdelhakim Othmani, SG de la section syndicale des impôts de Constantine et vice-président de l'union des finances du Snapap. Et de poursuivre que ce qui a suscité leur colère est que la réduction dans d'autres wilayas n'a pas dépassé 10%. Les employés avaient saisi toutes les autorités concernées, notamment la direction générale et le ministère, afin de rembourser les travailleurs. Précisément, ils ont réclamé une augmentation de la prime du deuxième semestre. Une requête qui n'a jamais été prise en considération, selon les protestataires. «Lors du versement, nous avons constaté une augmentation de 25% pour les 48 wilayas. Cela dit, on ne nous a pas remboursé la réduction de 45%», ajoutent-ils. Notre interlocuteur a qualifié cette décision du mépris envers les employés d'une wilaya si importante en matière d'impôts, qui est Constantine. «Pis encore, même les travailleurs de l'ANEM réintégrés, au mois de novembre dernier, ont été exclus de la prime», fulmine-t-il. «Même pas un petit pourcentage pour les deux mois de l'année 2020», dira M. Othmani, qui évoque également le reste du FRC, qui date depuis 2010 et estimé à environ 11 milliards de centimes. «A ce jour, on ne sait pas quel est son sort et pourquoi il n'a pas été consommé ? Tout simplement, nous demandons plus de transparence dans la gestion et le partage du FRC, ainsi que l'intervention de la tutelle pour mettre terme à l'abus de l'administration», a conclu le SG de la section syndicale. Les protestataires ont menacé d'aller vers la grève, si leurs requêtes ne sont pas prises en considération. Par ailleurs, les travailleurs de la direction des Domaines ont rejoint le mouvement de protestation de leurs collègues pour dénoncer leur calvaire. Ces derniers n'ont pas reçu leurs salaires depuis le mois de janvier dernier. En détresse, ils demandent l'intervention urgente du ministère. «Cette direction compte plus de 150 employés, qui exercent sans directeur. Ce dernier a pris sa retraite et depuis, aucun responsable n'a pu signer les salaires du personnel. Vous pouvez imaginer leur souffrance, plus d'une centaine de familles sans revenus», a expliqué Abdelhakim Othmani. Advertisements