Quinze piscines non couvertes ou plutôt « des bassins de natation pour enfants », selon la dénomination officielle, ont été réalisés en 2004, au niveau de 14 localités de la wilaya de Sidi Bel Abbès, par la direction de la jeunesse et des sports (DJS), dans le cadre du programme complémentaire de la relance économique. Ces structures dites de proximité mesurant 18 mètres de long sur 8 mètres de large et qui ont coûté chacune, d'après le DJS, plus de 200 millions de centimes, sont conçues pour n'être exploitées que durant la saison estivale. Celle de Sfisef, inaugurée l'été dernier par l'ancien wali, n'a fonctionné, elle, qu'une seule fois, le jour de son inauguration, témoignent des riverains, au grand dam des enfants du quartier « Santa ». Construite sur un terrain vague qui, d'après un vieux Sfisfi, abritait l'ancien foyer d'animation pour jeunes (ex-FAJ) construit au tout début des années 1960, cette piscine n'a pas bénéficié des structures d'accompagnement (vestiaires, douches, sanitaires), indispensables pourtant. Pas de clôture pour protéger l'ouvrage Encore moins d'une conduite d'eau pour la remplir, de même qu'un réseau d'évacuation pour la vider. Pis encore, personne n'a eu la présence d'esprit d'ériger une clôture pour protéger et l'ouvrage et les enfants qui le fréquentent. « Le jour de son inauguration, on l'a remplie à l'aide d'une citerne d'eau prêtée gracieusement par l'APC. Le lendemain, pour l'assécher, c'est un autre engin de la commune qui s'en est chargé : un camion de vidange utilisé généralement pour curer les fosses septiques », atteste un habitant du quartier. Et d'enchaîner : « depuis peu, cette piscine ressemble plus à un dépotoir de luxe qu'à autre chose, sinon elle a servi d'abreuvoir durant la saison des pluies pour quelques ovidés égarés... » Et la santé des enfants dans tout ça ? Pour le directeur de la jeunesse et des sports de Sidi Bel Abbès, la piscine de Sfisef est un « cas isolé ». « Certains bassins de natation construits à proximité où dans l'enceinte même des stades et des complexes de sport sont bien préservés malgré le fait que l'autorisation de programme (AP) allouée pour la réalisation de ces structures était insuffisante », affirme-t-il. Pour ce qui est du bassin d'eau de Sfisef et de l'état lamentable dans lequel il se trouve, le DJS a estimé que « cela est dû à l'incivisme de la population. »