L'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou replonge dans les mouvements de protestation. Une grève cyclique est observée par les fonctionnaires affiliés à la section du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (SNAPAP). Les grévistes organisent ainsi, chaque semaine, des actions pour se faire entendre, histoire de maintenir la pression sur les responsables concernés afin d'aboutir à la satisfaction de leurs revendications. D'ailleurs, les protestataires tiennent régulièrement des sit-in devant le rectorat avec un rassemblement observé, la semaine dernière, devant le portail principal du siège de la wilaya. «Cette action est entreprise devant le silence des responsables de l'UMMTO qui ne veulent pas répondre favorablement à nos doléances», précisent des contestataires. Selon un communiqué rendu public, lundi dernier, et signé par Ali Belaïd, coordinateur du SNAPAP/UMMTO, plusieurs mois après le début du mouvement de grève qui secoue l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou et pendant que le rectorat est fermé depuis un mois, rien n'est fait par les responsables pour venir à bout de cette situation de blocage. «La majorité des départements sont paralysés et le recteur est aux abonnés absents. Au lieu de concrétiser ses promesses et essayer de trouver des solutions au problème d'insécurité et la gestion catastrophique que lui-même a reconnue, il préfère fuir ses responsabilités», soulignent les rédacteurs du même document, qui décident, écrivent-ils, «d'intensifier le mouvement en observant trois jours de grève, lundi, mardi et mercredi, chaque semaine, et ce, jusqu'au départ du recteur», ont-ils insisté, tout en dénonçant «les pressions subies par des fonctionnaires qui travaillent au niveau du rectorat». Le SNAPAP /UMMTO a précisé qu'une commission d'enquête a été dépêchée par le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Celle-ci est composée d'un conseiller du ministre et d'un inspecteur au sein du MESRS, qui se sont entretenus avec le recteur avant de rencontrer les représentants du SNAPAP qui refusent toujours, ont-ils souligné, de surseoir à leur mouvement de grève. Par ailleurs, de son côté, la direction de l'UMMTO a, dans un communiqué rendu public, souligné que «l'avancement des carrières des fonctionnaires est finalisé et sera pris en charge lors des prochains états matrices complémentaires. L'exercice budgétaire de l'année 2020 est finalisé. Nous rassurons la communauté universitaire que la situation sécuritaire au sein de l'UMMTO est en voie de règlement progressive», ajoute le même texte. Par ailleurs, notons que même les enseignants de la faculté des sciences économiques, de gestion et des sciences commerciales sont montés au créneau, ces dernières semaines. Ils organisent, d'ailleurs, des assemblées générales pour débattre de la situation qui prévaut au sein de leur faculté qui est paralysée depuis plusieurs jours. «La situation à l'UMMTO est très compliquée depuis le mois de septembre», nous a déclaré un enseignant à la faculté des lettres et des langues où, nous confie-t-il, l'année universitaire 2020/2021 n'a pas encore démarré. Même au niveau des autres campus, la situation n'est pas stable. Ainsi, au pôle universitaire de Tamda, les étudiants en télécommunication et génie biomédical sont en grève depuis plus de quatre semaines. Les grévistes ont procédé à la fermeture de leur département afin de protester contre le manque de moyens comme les salles de travaux pratiques. «Nous avons enclenché un mouvement de protestation, car nous faisons face continuellement à un manque criant de moyens au sein de notre département», nous a expliqué Hakim Chikhi, étudiant en 3e année en télécommunications. Chaque année, l'UMMTO, qui compte plus de 60 000 étudiants, retombe dans des mouvements de grève. Advertisements