La cadence de réalisation des projets de développement reste très lente dans la wilaya de Boumerdès. La stagnation semble toucher tous les secteurs. Même les subventions accordées aux communes sur le budget de wilaya n'ont jamais été consommées dans les délais. C'est le constat établi jeudi dernier lors de la session de l'APW. Le directeur de l'administration locale a fait état de 158 projets qui peinent à être lancés à travers les 32 communes de la wilaya. Ces opérations ont été dotées d'un montant global de 886,34 millions de dinars. Selon le responsable, 120 d'entre elles ont été inscrites au titre de l'année 2020, tandis que 38 autres sont récentes. Pour certains élus, les chiffres présentés par le directeur de l'administration locale ne reflètent pas la réalité. Le DAL persiste et signe que la situation a été arrêtée le 31 mars dernier. L'intervenant a affirmé que seulement 38 projets sont achevés, tandis que 31 sont en cours de réalisation. Le problème n'est pas nouveau. Malgré les recommandations émises précédemment pour rattraper le retard, certaines assemblées sont loin de se réveiller de leur torpeur. Mais cette fois, «les défaillants pourraient bel et bien être sanctionnés par l'annulation des projets non entamés en vue de leur affectation pour d'autres». «La situation devra être assainie avant l'approbation du budget supplémentaire», a-t-on tranché à l'issue des débats. Cette décision a été appuyée par le wali. «On ne peut pas laisser cet argent dans les caisses. Dorénavant, on ne va pas accorder des subventions à ceux qui n'ont pas déjà dépensé ce que nous leur avons affecté», a-t-il averti. Pour lui, les assemblées locales n'ont aucune justification valable, d'autant que les décisions d'inscription des projets sont établies après la fin des procédures administratives et le choix des entreprises. «Tout se fait au préalable. Après l'obtention de la décision, il ne restera que le visa du contrôleur financier et l'octroi de l'ordre de service à l'entreprise», a-t-il rappelé. Il est vrai que la pandémie a ralenti le rythme de travail des assemblées, mais elle ne justifie pas tout. Cagnotte de 64 millions DA La commune des Issers a obtenu une cagnotte de 64 millions de dinars pour la réalisation de 10 petits projets relatifs à l'AEP, les routes, l'assainissement, l'éclairage, les routes, la scolarité des enfants, etc. Aucun n'a été achevé. La localité de Zemmouri a eu droit à 17 subventions d'un montant de 64 millions de dinars. Néanmoins, l'APC n'a dépensé que 4 millions de dinars. Alors que les besoins des populations s'amplifient, aucun diagnostic fiable n'a été établi afin de remédier aux problèmes à l'origine de cette stagnation. Les élus locaux se plaignent à ce jour du manque d'encadrement et des lourdeurs bureaucratiques. «Le contrôleur financier met parfois trois mois pour donner son visa, alors que cela ne doit pas dépasser 10 jours», dira un élu de Chabet El Ameur. Le P/APC de Naciria, lui, affirme que les chiffres du DAL ne sont pas actualisés. «On n'a pas pris en compte l'état physique des projets sur le terrain. On s'est basé uniquement sur le taux de consommation des enveloppes financières. Notre commune a obtenu 12 projets sur le budget de wilaya et 80% sont achevés», a-t-il assuré. En sus des lenteurs bureaucratiques découlant de la centralisation du pouvoir de décision, nombreux sont les élus qui ont évoqué le problème des oppositions et le manque d'agents de suivi par rapport à la charge de travail. Advertisements