Le manque de gynécologues se pose avec acuité dans toutes les structures de santé de la wilaya de Boumerdès. C'est le cas à l'EHP de Bordj Ménaïel où la maternité fonctionne au ralenti depuis plus de deux ans à cause de cette carence constamment dénoncée par les patientes. «La garde est assurée deux fois par semaine par des gynécologues privés conventionnés avec la direction de la santé. Auparavant, on avait 4 gynécologues. Aujourd'hui, il n'en reste qu'un seul mais il n'est pas habilité à effectuer des opérations chirurgicales», dira un infirmier. D'une capacité de 30 lits, le service de gynécologie-obstétrique subit une pression à longueur d'année. Les parturientes endurent un véritable calvaire. Ballotées d'un hôpital à un autre, la plupart finissent par recourir aux cliniques privées. L'année passée, l'Etat a annoncé la prise en charge par la Cnas d'une partie des frais des accouchements chez le privé, mais cette mesure n'est appliquée que dans quelques wilayas du pays. Le gouvernement avait reconnu alors que «le secteur public n'est plus en mesure de prendre en charge la femme enceinte dans des conditions minimales, à même de préserver sa dignité et garantir son traitement.» Il a imputé cette situation à « l'insuffisance des ressources humaines spécialisées dans le secteur et l'incapacité des services à prendre en charge le nombre sans cesse croissant de femmes enceintes». Interrogé, le directeur de la Santé et de la population, M. Said Ouabbas, dit avoir exposé à la tutelle le problème de l'absence de gynécologues, d'autant que la demande pourrait être satisfaite dès la sortie de la nouvelle promotion. Notre interlocuteur évoque au passage le projet de la nouvelle maternité de 60 lits. Selon lui, le projet de cette structure dont la date d'inscription remonte à 2012 a été dégelé. Les travaux de sa réalisation seront entamés incessamment. Advertisements
