Les représentants extérieurs du département de Mokhtar Hasbellaoui remettent sur le tapis la question du manque de spécialistes en gynécologie-obstétrique, à l'occasion de chaque réunion d'évaluation d'étape organisée dans le cadre du nouveau plan de prise en charge de la femme enceinte. L'encadrement et la sécurité de l'acte d'enfantement exigent la disponibilité des spécialistes et du personnel de santé qualifiés dans les structures d'accouchement et les maternités, notamment dans les wilayas caractérisées par leurs très grandes distances avec des évacuations difficiles pour certaines localités très éloignées des établissements de référence en cas d'urgence. Cette question a été posée avec acuité lors de la 7e rencontre régionale d'évaluation organisée ce week-end à Naâma. Présidée par le Dr Fewzi Benachenhou, directeur des structures de santé de proximité au ministère de la Santé, cette nouvelle réunion d'étape, la septième, a permis d'identifier les insuffisances liées au nouveau programme de prise en charge de la femme gestante. À l'instar de ceux des autres wilayas enclavées, les responsables de la santé des wilayas des régions du sud-ouest du pays tirent la sonnette d'alarme quant aux insuffisances en obstétrique, et ce, en raison de la hausse des accouchements par césarienne ces dernières années. Il a été ainsi proposé, entre autres, que des formations en immersion dans des services de gynécologie-obstétrique soient organisées pour les chirurgiens viscéralistes qui sont volontaires pour renforcer les gardes d'obstétrique dans les hôpitaux de référence. "Ce genre de réunion d'étape est important pour évaluer la mise œuvre de la nouvelle organisation des accouchements et la prise en charge de la parturiente depuis le premier mois de grossesse jusqu'au jour de l'accouchement. Ce nouveau guide de l'accouchement est conçu pour sécuriser l'acte d'enfantement en Algérie. Le regroupement de Naâma sera suivi par d'autres rencontres similaires, et ce, pour constater et évaluer les améliorations apportées par rapport à certains dysfonctionnements soulevés par les gestionnaires de la santé maternelle au niveau local." Le système de santé national concerne, par définition, aussi bien les obstétriciens exerçant dans les établissements publics que ceux installés à leur compte. En fait, sur le plan théorique, le nombre de spécialistes concernés par la prise en charge de la parturiente est largement suffisant. Les établissements d'accouchements publics sont encadrés par plus de 750 gynécologues. Cependant en réalité, les choses se présentent autrement, puisque le plus grand nombre de spécialistes en gynécologie est dans le secteur privé. Plus de 1 400 obstétriciens exercent dans le privé. Pour combler les insuffisances et consolider le programme de prise en charge de la parturiente, le ministère a renforcé le système de conventionnement pour impliquer le privé. "Ce système permet d'assurer les gardes et de garantir l'organisation de la prise en charge." Pour étayer ses dires, le Dr Benachenhou citera les cas des régions où des gynécologues installés sont impliqués dans le nouveau guide d'organisation des accouchements. "Il y a des wilayas où des gynécologues installés participent à l'organisation de l'offre de soins aux parturientes. Tous les gynécologues exerçant à travers le territoire de la wilaya de Bouira ont déjà signé des conventions. Ceux de Chlef leur ont emboîté le pas. Cette organisation renforce le schéma de prise en charge adopté par un établissement d'accouchement de référence ou plusieurs structures dans une wilaya", indiquera le Dr Benachenhou. Rappelons que ce nouvel outil organisationnel des accouchements a été conçu par le département de Mokhtar Hasbellaoui au lendemain de l'épisode dramatique de Djelfa qui a été marqué par les décès d'une parturiente et de son bébé l'été de l'année dernière. H. H.