La Belgique constitue un des berceaux de la bande dessinée (BD). Les Tintins et Milou, Blak et Mortimer, Boule et Bille, Gaston, Spirou, les Schtrounpfs, les Tuniques bleues, Largo Winch constituent les personnages créés par des précurseurs de la BD en ce pays. Ainsi, depuis le 27 mars dernier, est organisée à la Bibliothèque nationale d'El Hamma une exposition sur la BD belge, baptisée « La vie est nulle sans bulle... » Cette manifestation qui dure jusqu'à demain dresse un panorama sur le neuvième art avec ses héros et auteurs. Parmi ces derniers, émergent Hergé de son vrai nom Georges Remi, qui a créé le personnage de Tintin en 1929 et Edgard Pierre Jacob, le concepteur de Blake et Mortimer en 1946, Jean Michel Charlier, André Franklin, Michel Regnier, alias Greg et Pierre Culliford dit Peyo et Jean Roba entre autres. Hergé passe pour le maître de la « ligne claire » dont la conception devient un courant. D'où l'école de Bruxelles. En marge de cette exposition, l'auteur belge de BD Christian Durieux a animé le 5 du mois en cours à la Salle bleue de la Bibliothèque nationale une conférence sur sa propre expérience dans cette facette d'expression artistique. Sachant qu'il est le créateur de Oscar, la bande dessinée pour enfants. L'auteur en question voit en cet art « une passion plus qu'un métier », ouvert à « de multiples possibilités graphiques. » En outre, il s'ouvre sur d'autres expressions artistiques, à l'exemple du cinéma, de la peinture et de la littérature. Il estime que la BD exige la maîtrise du temps et de l'espace, critère qui assure l'efficacité narrative. Il se définit comme adepte des « traits épurés avec ce souci de clarté et d'efficacité narrative en utilisant entre autres des techniques de cinéma, à l'exemple de l'ellipse ». Autre souci dans la BD, « comment lire une histoire sans s'arrêter sur la bulle. Ainsi, celle-ci doit être intégrée de manière à ce qu'elle soit discrète pour ne pas troubler l'image ». Le conférencier regrette le fait que « ce sont les adultes qui lisent la bande dessinée et non pas les enfants. Ces derniers sont absorbés par le multimédia. Personnellement, j'ai commencé à faire la bande dessinée pour enfants récemment. Les lecteurs les préfèrent aujourd'hui en album. Cet art ne doit pas se limiter à l'imaginaire, mais traiter de tous les sujets possibles. L'exemple nous vient du Japon avec les Manga. Actuellement, ce pays détient 30% du marché européen de la BD.