Sujet d'une suspension préventive par sa tutelle, la semaine dernière, le chef de daïra de Aïn El Berda, Salim Merdaci, jouit d'une popularité insoupçonnée. En effet, pas moins de douze associations ont signé une motion de soutien à ce commis de l'Etat adressée au ministère de l'Intérieur et au président de la République. «Nous, associations et organisations de la société civile de la daïra de Aïn El Berda, appelons le ministère de l'Intérieur à revoir sa décision de suspension de notre chef de daïra, Salim Merdaci, à qui nous vouons un grand respect », estiment les rédacteurs de ce document dont El Watan détient une copie. Une première dans les annales de la gestion des collectivités locales de Annaba. «Ce responsable est connu pour son intégrité morale, son abnégation dans la prise en charge des préoccupations des citoyens et surtout à trouver des compromis entre l'administration et le peuple lors des émeutes. Pour ce faire, il se déplace personnellement sur les lieux des conflits dont les belligérants lui accordent un respect inconditionnel», abondent des représentants des citoyens. Les habitants de Aïn El Berda, située à 30 km de Annaba, insistent sur le maintien de ce responsable qui, selon Yazid Chioua, l'un des commerçants de cette commune «veille sur le développement des zones d'ombre dans une commune défavorisée dont le chômage est endémique». Et ce n'est pas un hasard si les manifestations de colère y sont cycliques. Les exclus du couffin du Ramadhan s'expriment souvent violemment en prenant pour cible le P/APC. La dernière protestation liée à ce problème est révélatrice des contraintes et de l'isolement auxquels la commune fait face. Contrairement au chef-lieu qui bouge et se métamorphose progressivement, les agglomérations périphériques, dont Aïn El Berda continuent à vivre dans la désolation. Et c'est là, exactement, que ce chef de daïra a pu faire la différence en prenant en charge les problèmes des citoyens. Advertisements