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Sous Siga, l'histoire numide toujours enfouie
PATRIMOINE
Publié dans El Watan le 09 - 05 - 2021

Les sources muettes, vestiges et monuments, sont aussi essentielles que les sources écrites dans la connaissance de l'histoire. Récemment, deux communications de spécialistes données à la bibliothèque principale de Témouchent l'ont rappelé en mettant en exergue ce que nous apprennent les collections muséales antiques en rapport à la région d'Ain Témouchent

Cela l'est à ce point que concernant l'Antiquité en Numidie, les sources écrites disponibles sont problématiques pour plusieurs raisons. D'abord parce qu'elles ont été produites par les vainqueurs qu'ont été les Romains et que l'une des sources écrites qui pouvait les relativiser est partie en fumée lors de la destruction et l'incendie de Carthage par ces mêmes Romains, ses rivaux.
Ensuite, il est admis que cette histoire de la Numidie n'a été écrite qu'accessoirement parce que c'est de l'histoire de Rome en Numidie qu'il s'agit. Enfin, elle a été consignée non par des historiens au sens moderne du terme mais par des annalistes guidés par le souci de la gloire de Rome.
Fait notable, tous les annalistes romains ont été des hommes d'Etat qui se sont mis à écrire après leur retraite des affaires politiques, hormis Tite Live, ce qui ne change rien à l'affaire puisqu'il était un homme de Cour, vivant chez l'empereur dont il était le précepteur de son fils. En outre, il s'agit de textes romancés, sans la moindre objectivité, faisant par exemple de Sophonisbe, l'épouse de Syphax, un personnage pivot dans la fin de la «Massaessylie» en tant qu'Etat.
Elle est ainsi créditée d'avoir mis Syphax sous sa coupe pour mettre la Massaessylie au service de la cause de Carthage contre Rome. Et forçant le trait, cet aguellid est décrit sous les traits d'un sénile vieillard envoûté par la beauté de Sophnisbe et ses... caresses.
Ce récit a tant frappé les imaginations que des dramaturges s'en sont saisi pour écrire plusieurs tragédies et opéras. La fiction a dépassé la réalité alors que le mariage de Sophonisbe avec Syphax n'était qu'un banal acte de diplomatie matrimoniale, scellant l'alliance entre Carthage et Siga conclue face à la menace de débarquement des Romains en Ifriqiya. L'aspect embarrassant avec cette histoire, c'est qu'aujourd'hui, pour rattraper le retard dans la connaissance de notre histoire numide, c'est la multiplication d'ouvrages de vulgarisation, ce qui est louable en soit, sauf qu'ils s'abreuvent essentiellement à la version romaine.
Pis, cette littérature de vulgarisation, hormis quelques respectables titres dus à des historiens, a pour auteurs des personnes sans qualification en la matière. Fait tout aussi affligeant, c'est que l'historiographie coloniale a légitimé cette histoire, le dernier occupant en date se réclamait de la civilisation gréco-romaine et plutôt romaine, se considérant le continuateur de Rome en Algérie. Alors qu'ont révélé les vielles pierres sur la Massaessylie ? Pour rappel, vers le milieu du Ve siècle av J.C., sur ce qui n'est plus qu'un terrain broussailleux de 32 ha, Siga est fondée à 4 km en amont de l'embouchure de l'Oued la Tafna.
Un siècle après, le géographe grec Pseudo-Scylax, la cite comme un établissement punique. Mais, 17 ans plus tard, en -213, il est plutôt question de Syphax qui dispute à Carthage les comptoirs qu'elle a édifiés le long du littoral numide, cela afin de prendre le contrôle sur le commerce extérieur. Syphax est le roi de la Masaesylie et Siga est sa capitale.
La population de cette cité est de 8000 habitants bénéficiant d'un niveau de vie élevé, les fouilles ayant montré qu'ils utilisaient non seulement des vases en poterie mais encore des ustensiles de bronze et même d'or. Aujourd'hui, tout visiteur au regard avisé ne peut manquer d'être étonné par la multitude de tessons de céramique de couleur orange couvrant partout le sol du site.
Il s'agit de Sigillé, un produit de luxe d'importation dont seulement les familles aisées pouvaient s'en payer, ce qui est un autre indice de la fortune de la ville. Quant au royaume, il englobait les deux tiers de la Numidie et une partie de la Maurétanie jusqu'à la Moulouya, le reste de la Numidie étant la Massylie. Syphax est le premier chef berbère qui fait figure de roi en Numidie. Il est ainsi le premier qui ait fait battre monnaie. Nous savons par Strabon, un grec, que la Massaesylie a été un royaume très riche.
Les deux grandes puissances de la Méditerranée orientale, Rome et Carthage se disputaient son alliance. Cependant, malgré ce prestigieux passé et ce qu'elle peut révéler, Siga n'a que très peu intéressé les chercheurs, mis à part des fouilles mineures qui se comptent sur les doigts de la main. Sur son site, quatre villes sont superposées : une ville des IVe et IIIe siècles avant J.C, la capitale de Syphax, la ville romaine et enfin au-dessus la cité médiévale.
Ce considérable patrimoine demeure enfoui, l'histoire de la Numidie continuant de nous échapper alors que plus que jamais sa connaissance se fait pressante au regard de l'acuité avec laquelle se pose la question identitaire en notre pays. Une question subsidiaire avant de clore : Qu'en est-il du musée dont les travaux ont été lancés en avril 2015 pour 500 millions de DA sur 1650m2 de surface bâtie, un montant mirifique parce que l'édifice devait être structurant au plan architectural et urbanistique comme il sied à un musée ?
Un musée dont l'opportunité se faisait sentir pour que le passé de la région, et de l'Algérie à travers elle, puisse enfin devenir palpable pour les habitants comme pour les visiteurs, l'espace devrait d'ailleurs être consacré essentiellement à la période numide. Il devait en outre constituer un précieux soutien logistique aux chercheurs.
Or, aux dernières nouvelles, après sept années de travaux, le chantier est à l'arrêt. La situation des travaux indique que les gros œuvres sont à 75% et qu'il reste l'équivalent d'une année de travaux pour achever les finitions intérieures et extérieures sachant que les matériaux et l'exécution des travaux projetés nécessitent autrement plus de soins que pour un quelconque bâtiment.
Le suivi du projet est lui aussi bloqué parce que la wilaya avait estimé pour d'obscures considérations qu'il soit confié à un autre directeur de l'exécutif de wilaya que le directeur de la culture. Or cet autre membre de l'exécutif a été muté ailleurs sans qu'une passation de consignes ne soit effectuée. La Numidie ? Il apparaît d'évidence que sa connaissance n'est pas une priorité pour tous...
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