Dans cette affaire où beaucoup d'intervenants se sont allègrement sucrés, les frères Kouninef, actuellement incarcérés, sont impliqués pour des contrats d'achats douteux et sont poursuivis par la justice pour «corruption et transfert illicite de capitaux vers l'étranger, estimés à plus de 8 millions de dollars», selon le parquet de Tlemcen. Le groupe singapourien Hyflux, en liquidation judiciaire et celui de Malaisie Malakoff, actionnaires dans la société TDIC (siège social à Antony, en région parisienne) constructrice de la station de l'eau de mer de Souk Tléta, dans la wilaya de Tlemcen, sont ciblés par une enquête judiciaire. Mise en fonction en 2011, avec une production initiale de 160 000 m3/jour, cette station, qui a coûté 251 millions de dollars au Trésor public, est à l'arrêt, depuis octobre 2019, perturbant l'alimentation de 20 communes de la wilaya, soit plus de 300 000 d'habitants. A l'image de celle de Magtaâ (Oran), qui fait l'objet d'une vaste investigation des comptes bancaires du groupe Hyflux dans l'opération de la lutte contre le blanchiment et des crimes financiers, la station de Souk Tleta n'ayant fonctionné que 8 ans, aussitôt ses machines arrêtées, a révélé des scandales d'envergure internationale. Hyflux et Malakoff font l'objet de poursuites devant la Chambre du commerce internationale (CCI), mais aussi devant le tribunal suprême pour une affaire criminelle pour de fausses factures atteignant les 30 millions de dollars. Entre-temps, la société TDIC (Hyflux et Malakoff), qui détenait 51% (49% revenait à AEC (Algerian Energy Company), a été radiée le 1er mars 2019. Dans cette affaire où beaucoup d'intervenants se sont graissé la patte, les frères Kouninef, actuellement incarcérés, sont impliqués pour des contrats d'achats douteux et sont poursuivis par la justice pour «corruption et transfert illicite de capitaux vers l'étranger, estimés à plus de 8 millions de dollars», selon le parquet de Tlemcen. Un dossier lourd qui n'a pas livré tous ses secrets, mais en attendant l'issue de cette supercherie, appelée à l'époque bouteflikienne, «le projet du siècle», les habitants d'une grande partie de la wilaya de Tlemcen ont réapprivoisé les citernes sur les toits de leurs maisons. Advertisements