L'appel de Belkhadem aux élus de son parti en Kabylie risque de ne pas être suivi. Les élus FLN dans les diverses assemblées locales de la wilaya de Tizi Ouzou ont très mal accueilli la décision de leur parti leur demandant de remettre leur mandat. Ce sentiment nous a été confirmé, hier, par le P/APC d'Azazga, M. Benadji, qui avoue avoir, tout comme ses collègues, « mal accueilli cette annonce ». Les élus que nous avons contactés affirment avoir appris la nouvelle soit par la télévision, soit en lisant les journaux hier matin. Ils ont l'impression d'avoir été trahis par leur parti qui ne les a pas informés de la décision avant son annonce officielle par le secrétaire général du FLN. Même le mouhafedh de la wilaya, le député Arbouche, n'a pas été informé à l'avance. Il a appris la nouvelle comme tout le monde à travers les médias. Pour arrêter une position commune, les élus de la wilaya se retrouveront, jeudi à 13h, au siège de la mouhafadha, dans ce qui s'apparente à un véritable conclave d'urgence. Les quelque 110 représentants du FLN dans les assemblées locales peuvent se retrouver divisés sur la suite à donner à cette instruction, puisque déjà certains sont pour et d'autres contre. Le maire d'Irdjen, M'barek Cherou, nous a affirmé hier qu'il ne quittera pas son poste. « Je ne me sens pas concerné par cette décision », dira-t-il. Même si la position finale des élus sera connue jeudi, à titre individuel, certains s'estiment lésés. « Nous avons été victimes des archs et aujourd'hui nous sommes victimes du gouvernement », nous a déclaré le maire de la commune d'Azazga qui compte 9 élus FLN sur 11. Pour certains observateurs, qui trouvent anormal que les élus n'aient pas été informés à l'avance, le FLN aurait agi de la sorte parce que la date anniversaire du printemps noir approche et montrer ainsi « la bonne foi » du pouvoir. A en croire les principaux concernés (les élus), la décision du parti n'a pas tenu compte de leur avis et tout laisse croire que les instances du FLN ont voulu mettre les élus dans l'embarras. Ceux qui refuseraient pourraient se voir sanctionner par le parti et seraient désignés comme des gens qui s'accrochent à leur fauteuil au détriment de la stabilité de la région. « Nous sommes respectueux de la hiérarchie du parti, mais nous ne pouvons avoir de respect pour ceux qui nous considèrent comme des poissons », nous dit un élu qui cache mal sa déception. La promesse de Belkhadem de reconduire les élus qui se retireraient dans les prochaines listes électorales du parti ne convainc pas les concernés qui savent pertinemment qu'en cas d'élections partielles, avec la participation de tous les partis, ils n'auront aucune chance de se faire réélire. A noter que 6 APC sont tenues par le FLN. Il s'agit d'Azazga, Draâ Ben Khedda, Draâ El Mizan, Ifflissen, Irdjen et Tizi Ghennif.