L'Algérie figure parmi les pays menacés par un manque d'eau sévère. Gaspillage, pénurie et pollution. Tels sont les maux qui affectent le secteur de l'eau. Qu'ils vivent dans les grandes métropoles ou dans l'Algérie profonde, les Algériennes et Algériens font face aux pénuries récurrentes d'eau. Dans le même temps, les réserves naturelles et les nappes phréatiques s'épuisent dangereusement. Le pays vit au rythme des sursis grâce aux restrictions imposées à la population et quelques épisodes pluvieux de plus en plus rares. La situation hydrique des barrages est très inquiétante. C'est le cas, par exemple, des barrages de Sidi Abdelli à Tlemcen et de Oued Taghia à Mascara. La gestion de l'eau souterraine est guidée par l'incertitude. Les décisions qui viennent d'être prises au sommet de l'Etat seront-elles à la hauteur de cette situation alarmante ? Parmi les leviers d'action prévus par le gouvernement, figurent un projet d'amendement de la loi sur l'eau, la construction de plus d'infrastructures, à l'image de nouveaux bassins de rétention, et la réalisation de nouvelles usines de dessalement de l'eau de mer, appelées désormais à être gérées par une agence qui sera créée. Les transferts d'eau seront également renforcés. Mais cela nécessite souvent beaucoup d'infrastructures, autant de moyens financiers et surtout une bonne gestion. Il faut dire que le défi de l'eau déborde les frontières, pour atteindre une portée planétaire, nécessitant des solutions concertées au niveau international. Le dérèglement climatique a accentué la sécheresse. Un habitant sur trois dans le monde n'a pas un accès direct à l'eau potable. L'eau insalubre constitue l'une des principales causes de mortalité dans le monde. Près d'un million de personnes, pour la plupart de jeunes enfants, en meurent chaque année. D'ici 2030, le manque d'eau devrait affecter près de 40% de la population mondiale. En attendant une meilleure coopération internationale sur cette question cruciale de l'eau, des solutions urgentes et concrètes doivent être adoptées en Algérie. Nos villes doivent apprendre à recycler l'eau sale et l'utiliser dans l'industrie. Les experts évoquent l'importance d'un solide réseau de canalisations : dans les grandes agglomérations, la qualité des infrastructures est souvent très mauvaise. Près de la moitié de l'eau distribuée est perdue. Encore faut-il avoir les capacités financières pour rénover les réseaux de distribution ; ces infrastructures coûtent extrêmement cher. L'autre défi consiste dans la lutte contre la pollution de l'eau, qui est une cause majeure de la pénurie. Nous devons protéger l'eau et la nature contre la pollution si nous voulons éviter une grave pénurie d'eau à l'avenir. De son côté, le secteur agricole, qui pompe d'énormes quantités d'eau, est appelé à adopter des systèmes d'irrigation plus économes en eau, à l'image du goutte-à-goutte, pour éviter l'assèchement de la nappe phréatique. Les experts préviennent toutefois qu'aucune de ces approches ne fonctionnera sans une bonne gouvernance. Les spécialistes concluent avec un levier beaucoup moins onéreux : la sensibilisation des populations afin de ne plus gaspiller l'eau. Ce n'est pas cher et cela permet aux citoyens de faire partie de la solution. Advertisements