Routes caillassées, restes de pneus et de troncs d'arbres enfumés, les rues de Ouargla vivent depuis quatre jours au rythme des émeutes des demandeurs d'emploi affrontant les policiers à coup de pierres et investissent la rue dés la tombée de la nuit après des échauffourées pendant la journée. La rue ne décolère pas à Ouargla ou les jeunes mettent le feu à la chaussée bloquant ainsi les transports publics et ferment la circulation aux automobilistes qui sont obligés de rejoindre les axes périphériques de la ville pour se déplacer d'un quartier à un autre. De timides appels au calme n'osant pas se faire trop insistants sont à peine audibles dans la sphère locale qui donne raison à la révolte des jeunes même si elle désapprouve la méthode infligée à la population, ces jeunes refusent toute représentativité à quiconque et font du blocage des routes un moyen de pression exigeant quelque 7000 postes directs avant toute négociation avec les autorités C'est ainsi que les violences éclatent chaque soir après que les forces antiémeute, ciblées par des jets de pierres, repoussent les manifestants vers leurs quartiers à l'aide de gaz lacrymogènes pour préserver la ligne du tramway et les édifices publics alentours. La fumée noire n'a donc pas quitté le ciel malgré l'annonce par la cellule de communication que le wali Abou Bakr Seddik Boucetta, a reçu, au cours du week-end, des dignitaires, des cheikhs, des imams et des représentants de la société civile des communes de Ouargla et Ain Al Baida. Sans laisser filtrer aucune information sur des décisions ou mesures d'apaisement prises lors de cette audience officielle, le communiqué mis en ligne dimanche, a déclaré que le motif de la rencontre était l'écoute des préoccupations des représentants des citoyens concernant la situation prévalant actuellement dans la wilaya, la radio locale de Ouargla a annoncé que le wali allait s'exprimer à ce sujet ce soir sur ses ondes. Entre-temps, les protestataires promettent une nouvelle escalade des protestations dimanche soir. Des violences urbaines qui semblent échapper à toute maîtrise depuis plus de quatre jours d'affrontement continus avec les forces de l'ordre Les manifestants évoquent un cocktail aux multiples ingrédients dont le principal est la colère nourrie par le refus des autorités de trouver des solutions concrètes aux dépassements concernant le dossier de l'emploi notamment la gestion des offres au sein de l'ANEM. Ces derniers exigent une enquête sur le dossier de l'emploi, le départ immédiat et la traduction devant les tribunaux des responsables incriminés dans ce dossier. Dimanche matin, El Borma, Touggourt, Frane, Ngoussa se sont jointes au mouvement de protestation en mettant le feu aux entrées des agglomérations signe de fermeture des axes routiers à la circulation automobile. Au chef-lieu de la wilaya d'El Goléa, une cinquantaine de jeunes ont organisé dimanche une marche de protestation exigeant des postes d'emploi et des actions de développement de leur ville. Ouargla. De notre correspondante Advertisements