Si les autorités sanitaires enregistrent également à Oran une baisse des cas de contamination à la Covid dont le nombre est descendu jusqu'à moins d'une centaine par jour (il dépassait les 200 à un moment), ce n'est malheureusement pas le cas pour les hospitalisations dont la courbe ne suit pas automatiquement pour le moment cette décroissance. «Le nombre d'hospitalisations s'est stabilisé et oscille actuellement disons entre 450 et 480 cas pour l'ensemble de la wilaya, mais nous avons toujours des lits en réserve dans les structures déjà fonctionnelles dans la prise en charge des malades Covid», nous a affirmé ce dimanche Bouda Abdel Nasser, directeur de la santé expliquant que les admissions se poursuivent, mais qu'en même temps, beaucoup de lits se libèrent car les patients guérissent également et de plus en plus rapidement pour certains d'entre eux. «L'apparition de formes graves de la maladie nécessitant donc des hospitalisations répond à d'autres paramètres (l'âge du malade, ses facteurs de risque, la qualité de sa réponse immunitaire, etc.) que les statistiques liés au simple fait d'être contaminé et, en plus, l'aggravation, quand elle survient, ne répond pas non plus à une logique d'intervalle de temps précis à partir du moment de la contamination», estime un médecin pour expliquer la stabilisation du nombre d'hospitalisations à un niveau supérieur malgré la baisse significative des cas de contamination. Dans le registre de la prise en charge, la fourniture en oxygène médical s'effectue également de manière régulière avec une meilleure maîtrise du circuit de distribution, et ce, depuis la décentralisation de cet aspect des choses avec l'institution de commissions à l'est, au centre et à l'ouest du pays. La commission d'Oran englobe 16 wilayas. «Actuellement, nous avons des rotations qui s'effectuent toutes les 24 heures, ce qui fait que nous assurons une fourniture en oxygène régulière et sans faille des hôpitaux», assure le directeur de la santé rappelant qu'à Oran, «nous n'avons pas eu à réquisitionner le nouvel hôpital de Gdyel prévu lui aussi pour accueillir les malades Covid dans le cas où la situation l'exigerait, celui-ci étant entièrement équipé et pouvant entrer en service dans 24 heures». Actuellement, les malades sont répartis comme prévu par le schéma initial tracé depuis le début de la pandémie entre le nouvel hôpital de Chtaïbo (Nedjma, dans la commune de Hassi Bounif), le nouvel hôpital d'El Kerma ouvert en juillet, les services des établissements hospitaliers d'El Mohgoun et de Ain El Turck mais aussi au sein même du CHU où un service a été réactivé. La bataille n'est pas gagnée et c'est pour cela que la vaccination mais surtout le respect des restrictions imposées à titre préventif ainsi que l'application des gestes barrière restent fortement recommandés. «Il faut impérativement casser la chaîne de transmission du virus, et c'est le moyen le plus efficace de vaincre la pandémie mais pour cela c'est le comportement des gens à l'échelle individuelle et collective qui reste déterminant», estime le même directeur. Néanmoins, si effectivement on constate un respect croissant des gestes barrière dans l'espace public avec notamment le port du masque, il y a, par contre, une baisse de l'engouement à aller se faire vacciner d'où la nécessité exprimée de travailler davantage l'aspect sensibilisation. Des lieux qui étaient réquisitionnés pour la vaccination à titre provisoire et dont la période a été allongée n'accueillent pas autant de monde qu'on l'aurait voulu pour atteindre l'objectif tracé par le gouvernement et qui consiste à vacciner la moitié de la population dans un délai raisonnable. «En général, les gens ne réfléchissent pas à long terme, c'est-à-dire que quand ils sont alarmés par l'augmentation des cas ils accourent mais dès que la tension baisse, ils diffèrent leur décision d'aller se faire vacciner», explique un agent de la DJS affecté à l'accueil au Palais des sports, un lieu stratégique car situé près de M'dina Djdida (quartier commerçant très fréquenté) et réquisitionné pour la vaccination depuis début août. Les autorités sanitaires confirment cette baisse de l'engouement à aller se faire vacciner de la part de la population et l'explication mise en avant ici concerne aussi le rôle néfaste et l'influence de certaines assertions anti vaccin diffusées sur les réseaux sociaux. Cependant, pour le directeur de la Santé, «la campagne de vaccination fonctionne mieux dans le milieu professionnel et administratif et justement, ajoute-t-il, cette semaine, nous allons entamer la vaccination des personnels du secteur de l'éducation en prévision de la rentrée scolaire.» Advertisements