Après une longue accalmie, la mouhafada FLN de Sétif renoue avec les vieux démons. Après le limogeage de l'ex-président de la commission provisoire remplacé par un nouveau député, cinq autres membres de la dite commission sont «remerciés» à leur tour. Pour de nombreux militants, ces limogeages, intervenant à quelques encablures des prochaines élections locales anticipées, s'apparentent à une purge ne disant pas son nom. Selon nos interlocuteurs, la prochaine victime de la série des liquidations sera le secrétaire de la Kasma. «Pour dégommer le responsable de la Kasma, élu par les militants de la base, on lui monte une histoire à dormir debout. Il va comparaître devant un conseil de discipline, car un membre de sa famille s'est présenté aux dernières élections législatives sous la casquette d'une autre formation politique. C'est absurde et ridicule à la fois. Le secrétaire de la Kasma n'est pas responsable des faits et gestes de ses proches majeurs et vaccinés de surcroît. Cette manière de faire n'est ni plus ni moins qu'un règlement de compte déguisé», nous confient des militants de l'ex-parti unique. Et d'ajouter : «L'élimination des cinq membres du bureau de la mouhafada n'est pas fortuite. Ce procédé obéit à une feuille de route bien précise. Celle-ci tend à chasser les militants de potentiels bons candidats aux prochaines élections. Les comploteurs ont délibérément dégommé les militants de la première heure remplacés par des intrus. Après avoir délogé les éléments gênants, ils vont cautionner leurs amis, donner un autre quitus aux mêmes éléments qui ont donné un coup de massue à la ville de Sétif payant cash la nonchalance du P/APC et de son équipe. Ces derniers ont porté préjudice au FLN faisant les frais des parachutages. Apparemment, ces gens-là n'ont pas l'intention de retenir la catastrophique gestion des affaires de la ville de Sétif où rien ne va», précisent non sans colère des militants ayant gros sur le cœur. Par acquit de conscience, nos interlocuteurs estiment que le moment est venu pour non seulement dénoncer des pratiques d'une ère révolue, mais alerter aussi bien la direction du parti que les décideurs de l'ombre ou plutôt les «placeurs» des P/APC. «Les militants de la 25e heure ne vont pas s'arrêter là. Ils sont en train de mijoter une recette et la bonne sauce pour reprendre sous l'aile du parti un ou deux membres de l'exécutif de la commune de Sétif. Les futurs « faux » militants du FLN ont fait du mal à la cité, ne peuvent figurer dans les listes du parti devant faire sa mue tant qu'il est temps. Nous devons faire gaffe, car l'électeur d'aujourd'hui n'est plus dupe. Nous profitons d'une telle opportunité pour alerter le secrétaire général du parti invité à connaître différents sons de cloche», maugréent nos interlocuteurs pas disposés à lâcher prise. Advertisements