Le problème de la surcharge des classes risque de se poser encore avec acuité dans la wilaya de Boumerdès, dès la prochaine rentrée scolaire. Et pour cause, de nombreux projets d'écoles inscrits depuis plusieurs années afin d'atténuer ce phénomène ne sont pas encore lancés malgré ce contexte de pandémie qui exige le respect de distanciation sociale entre les élèves. Les projets non lancés se comptent par dizaines, notamment dans le cycle primaire. Ce palier connaît un déficit d'une soixantaine d'écoles. La wilaya a bénéficié de 68 groupements scolaires ces dernières années. 25 ont été dégelés en juillet 2020 en vue de remplacer les écoles en préfabriqué dont 4 à Boudouaou, 3 à Tidjellabine, 3 à Béni Amrane, 3 à Thénia, etc. Cependant, la réalisation ne suit pas. Dans la commune de Boumerdès, seule une école est en cours de réalisation à la cité les Vergers. Celles annoncées à Foes et D'hous n'ont pas dépassé le stade des études, précise un élu à l'APC. Même les opérations d'aménagement devant toucher l'école de Figuier et celle de la cité Ibn Khaldoune peinent à être entamées malgré l'approche de la reprise des cours. La persistance de la pandémie nécessite des mesures drastiques pour limiter le nombre d'élèves par classe. A Bordj Menaiel, au moins trois projets d'écoles sont otages de lourdeurs bureaucratiques. « Il n'y a pas de crédits de paiement. L'école projetée à Lagenana est au point mort. L'entreprise qui a réalisé les études n'est pas encore payée. Idem pour celles qui ont construit 8 classes dans deux autres établissements. Il y a des projets qui remontent à 2014, mais il a fallu des mois de procédures pour réévaluer les coûts», explique un employé au service technique. La tension sera de mise aussi à Béni Amrane où trois écoles de remplacement tardent à être lancées, dont celle du chef-lieu, très exiguë et dégradée. Pour rattraper ces retards, plusieurs réunions ont eu lieu ces dernières semaines au cabinet du wali. Néanmoins, les délais ne jouent pas en faveur des autorités. A Thénia, des centaines d'élèves vont encore suivre les cours dans des établissements en préfabriqué ou en état de détérioration avancé. L'APC a bénéficié de 5 groupements scolaires, mais aucun chantier n'a démarré, indique un élu à l'APC, justifiant ces retards par la complexité des procédures. Le cycle moyen devait être renforcé par une vingtaine de collèges. Or, la moitié reste au stade de projet. Le manque de places se posera surtout dans les localités de l'ouest de la wilaya, à l'instar de Hammadi, Ouled Moussa, Ouled Haddadj, Khemis El Khechna, Boudouaou, etc. Dans le cycle secondaire, au moins 9 lycées tardent à connaître les premiers coups de pioche dont 5 ont été dégelés en 2020. Le lancement de certains projets est attendu avec impatience par les élèves et les enseignants. C'est le cas à Chabet El Ameur, Zemmouri ou encore à Boumerdès où des centaines d'élèves évoluent dans des salles en préfabriqué ou dans des blocs pédagogiques menaçant ruine. Comme à l'accoutumée, ce sont les solutions provisoires qui seront au rendez-vous. Pour pallier le problème de la surcharge des classes, les autorités recourent souvent à l'installation de chalets ou à la construction de nouvelles salles en dur à l'intérieur des établissements, accentuant ainsi leur bidonvilisation. Advertisements