Après la réunion, achevée en queue de poisson, des chauffeurs de taxi de la commune d'El Bouni, c'est au tour de leurs collègues de la station Stambouli, commune de Annaba, de monter au créneau. Pour les premiers, la réunion tenue il y a quelques jours en bordure de la route à El Bouni même était destinée à attirer l'attention des autorités locales sur la nécessité de créer une seule station au lieu des deux existantes dans la zone urbaine du chef-lieu de wilaya. Les seconds avancent une multitude de problèmes. Ceux relatifs à la multiplication d'un réseau de transport parallèle et au gel de plusieurs centaines de demandes d'exercice de l'activité auxquels ils sont confrontés, seraient les deux plus importants. Mais voilà que surgit un troisième problème. Il porte sur l'accord qu'auraient donné les représentants locaux de l'UGTA à la demande d'adhésion du syndicat des chauffeurs de taxi initialement affilié à l'Union générale des commerçants de Annaba (UGCA). Selon un des représentants des chauffeurs de taxi, leur dissidence est la conséquence du peu d'intérêt qu'accorde l'UGCA à leurs démarches tendant à mettre un terme à l'anarchie qui règne au niveau des stations de taxis. Le même représentant a précisé : « Les clandestins sont à l'origine de tous nos problèmes. Face au laisser-aller, ces clandestins imposent leur loi, y compris dans les stations où ils travaillent en toute impunité. A maintes reprises, nous avons saisi l'UGCA qui est restée insensible à toutes nos démarches. C'est pourquoi nous avons décidé de nous affilier directement à l'UGTA. Bon nombre de clandestins ont déposé leur demande d'exercice.Aucune suite ne leur a été donnée pour leur permettre d'activer dans la légalité. » D'autres représentants du syndicat des chauffeurs de taxi ne l'entendent pas de cette oreille. Par la voix de Abdallah Lekrid, membre de ce syndicat, ils ont affirmé : « Le meneur de ce mouvement, si mouvement il y a, a été exclu de notre syndicat dont il était membre pour avoir été à l'origine de plusieurs perturbations. Aujourd'hui, il prétend être à la tête d'une section syndicale directement affiliée à l'UGTA. Jusqu'à preuve du contraire, toute section syndicale se crée suite à une assemblée générale élective. Ce qui n'est pas le cas. En ce qui concerne l'autorisation d'exercice, la procédure d'octroi entre dans les prérogatives des services de la wilaya. Jusqu'à preuve du contraire, il n'y a pas eu de blocage (numéro de taxi), c'est la wilaya qui les gère et je peux affirmer qu'il n'y a aucune autorisation bloquée. » C'est une position similaire qui a caractérisé la réaction de M. Hanoune, président de l'UGCA. Il a affirmé : « Un doubleur de chauffeur de taxi mène cette dissidence. Son comportement est animé d'un esprit vindicatif à la suite de son exclusion de son syndicat pour mauvaise conduite. L'activité de chauffeur de taxi étant à caractère commercial, il va de soi que tout syndicat issu de cette branche devient systhématiquement adhérent à l'UGCA. »