Mahfoud Kaoubi lève le voile sur les faiblesses structurelles qui minent le système économique actuel et invite à analyser les résultats des performances recensées au-delà du conjoncturel. – En parlant du financement de l'économie, durant cette période de crise sanitaire mondiale et de mauvaise conjoncture nationale, le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane a déclaré samedi dernier que l'Algérie n'a «pas eu recours» à la planche à billets. Cette annonce semble pourtant surprendre plus d'un tant elle semble loin de refléter la réalité telle que décrite jusque-là. Quelle est votre analyse sur la nature des financements mobilisés depuis deux ans ? Au-delà de la distinction sur le plan conceptuel entre ce qui est considéré comme planche à billets ou pas, la chose la plus évidente est que depuis l'avènement de la crise financière, les gouvernements successifs n'ont pas cessé d'avoir recours au financement monétaire de l'économie. Que ce soit pour combler le déficit du budget ou pour réduire le manque de la liquidité bancaire. Déjà lors des débats sur la loi de finances 2021 devant le Parlement, M. Benabderrahmane, alors ministre des Finances, affirmait que le gouvernement ne recourra pas à la «planche à billets» pour le financement du déficit, en rassurant qu'il fera appel aux instruments de la politique monétaire. Au final, c'est le reliquat sur le financement non conventionnel (480 milliards DA), les avances de la Banque d'Algérie, le rachat de bons de Trésor par la Banque d'Algérie (article 53 de la loi sur la monnaie et le crédit) et les opération d'open market et certainement les soldes positifs du Fonds de régulations des recettes (suite à l'augmentation des prix du pétrole, la loi de finances étant préparée sur la base d'un prix du baril de 45 dollars) qui ont été les premiers leviers à être sollicités. Lire la suite de l'entretien dans l'édition papier Advertisements