Deux petits mois et nous sommes en 2022. L'année s'annonce des plus ardues pour les Algériens. La cherté de la vie traduite par une inflation que le gouvernement peine à maîtriser, le glissement de la monnaie prévu par la loi de finances 2021, la progression du chômage soutenue par la stagnation économique et l'absence d'investissements compliqueront assurément encore plus leur quotidien. Prions et touchons du bois pour que la pandémie de coronavirus continue à reculer, que les prix du pétrole poursuivent leur remontée sous l'effet de la reprise économique mondiale. Car on ne sait pas comment le gouvernement compte s'y prendre avec un déficit budgétaire qui se creuse davantage dans une économie paralytique. Il faut que le ministre des Finances vienne nous expliquer comment entend-il atténuer un tant soit peu l'impact de l'abyssal déficit budgétaire sur l'économie nationale et pourquoi la décision a été prise d'augmenter, dans de telles conditions, de manière importante le budget de fonctionnement qui s'élève à 6311,53 milliards de dinars contre 5314,4 milliards de dinars lors de l'exercice précédent ? Les économistes restent perplexes face aux agrégats annoncés dans l'avant-projet de loi de finances 2022, d'autant plus que ceux qui sont en charge des affaires économiques du pays récusent manifestement le recours et à l'endettement extérieur et à la planche à billets. Même si aujourd'hui, on minimise l'effet du déficit budgétaire sur l'augmentation des prix, cependant nul ne peut nier les répercussions inflationnistes qu'il génère. Celles-ci peuvent être lourdement ressenties par les ménages dans le cas où le déficit est financé par la création monétaire, ou un financement par émission de titres. Et si les mécanismes mis en place pour capter l'argent de l'informel, tels que la finance islamique et l'amnistie fiscale annoncées par le gouvernement, peineront à fonctionner, quelles seraient les alternatives pour éviter de subir le syndrome vénézuélien et son cercle infernal de l'inflation ? Nous sommes réellement dans une situation où l'approximation peut nous plonger dans une inextricable crise d'où il sera difficile d'en sortir. Le gouvernement a perdu beaucoup de temps pour créer les conditions d'une relance économique qui pourrait, à moyen terme, générer de l'emploi et de la richesse. Il a tergiversé à mener des réformes attendues dans le secteur financier, à libérer le code des investissements, à désenclaver le foncier industriel et à affranchir l'entrepreneuriat. Deux ans de perdus, cela se paie cash. On ne peut rien attendre d'une économie coincée dans un étouffoir. Les rentrées de devises générées par les exportations hors hydrocarbures est un exemple à méditer. L'évolution n'a été rendue possible que grâce aux nouveaux investissements. Advertisements