Les habitants de Bab El Oued se disent confrontés à un problème qui menace leur cadre de vie. A l'origine, un projet d'installation d'une centrale électrique, sise au 5, boulevard Saïd Touati, est au coeur d'une vive polémique au sein de la population de cette commune populaire du centre de la capitale. La situation qui prévaut fait que le projet en question n'obéit à aucune norme de sécurité, de l'avis du collectif des riverains. Situé sur une artère principale et s'étalant sur une superficie de 2500 m2, l'ampleur du projet fait craindre le pire, non seulement s'agissant des effets sonores qu'il aura à générer, sans oublier les éventuels risques sur la santé auxquels seront confrontés les habitants mitoyens. «Cette réalisation, bien qu'elle soit d'une grande importance en ce qui concerne l'alimentation en électricité pour notre localité, représente des risques réels qui ne sont plus à démontrer», nous explique le représentant de l'association de quartier. Ce dernier estime que le choix du site pour l'accueil de cet équipement est complètement inadéquat si l'on venait à prendre en considération les normes techniques inhérentes liées à ce projet. A ce titre, la réglementation pré- voit un périmètre du champ d'exploitation à laisser qui se situe entre 90 et 120 mètres autour des espaces habitables et aménagés. Or, pour les riverains frondeurs dont les habitations se situent sur la rue parallèle au 34, Omar Ben Aissa, cette dis- tance n'est nullement respectée du fait de la proximité du projet. RISQUES «En dépit de la disposition de nos demeures qui se situent en amont du projet en question, nous sommes les premiers à encourir les risques qui peuvent émaner de cette usine de production», nous dit le collectif. Pour sa part, la partie adverse tente (à travers un PV de justice), de balayer d'un revers de main les accusations portées à son encontre. La filiale Kahrakib, branche spécialisée dans les travaux et d'équipe- ment de l'entreprise Sonelgaz, représentée comme personne morale, réfute le prétexte du risque encouru par les riverains. Pour l'entreprise de réalisation, il s'agit plutôt d'une centrale d'électricité dont la capacité de production ne dépasse pas 10/60 KV au lieu d'un générateur qui produit une capacité dimensionnellement plus grande. Autre élément qui accentue la requête des habitants est la construction d'un immeuble habitable de plusieurs étages dans la même enceinte du projet. «Cette réalisation, dont les travaux ont débuté bien après la réalisation de la centrale se situent sur le même espace, ce qui augmente le risque au cas où un incident électrique venait à se produire», expliquent nos interlocuteurs qui auraient souhaité que l'espace habitable soit aménagé en espace vert. Les habitants regrettent que la collectivité locale ne daigne s'interférer dans cette affaire qui va dans l'intérêt de sa population et de son cadre de vie directe. A la municipalité, les services communaux s'en déchargent et confortent l'argument de la priorité à l'intérêt général. «Cette parcelle de terrain appartient au bien de l'Etat après l'effondrement d'un immeuble vétuste. Le terrain étant cadastré et récupéré par les services des domaines publics est versé dans des projets dont les autorités concernées voient l'utilité primordiale pour la réalisation des projets. De ce fait, nous ne pouvons pas intervenir dans ce sens lorsqu'il s'agit de servir notre commune et en priorité notre population», tient à expliquer un responsable communal. La wilaya d'Alger avait désigné en date du 07/09/2011 un expert en urbanisme pour évaluer l'état des lieux pour la réception du projet. Il a été conclu que la centrale électrique ne représente aucun danger sur la population. Une contre-expertise a été lancée en date du 10/11/2020 à la faveur des riverains afin de stopper «la promotion» réalisée sur le même terrain. La justice a ordonné en date du 20/10/2020 l'arrêt des travaux après gain de cause des riverains. Une décision qui n'a toujours pas été appliquée. Aziz Kharoum Advertisements