Oran abrite ce week-end «le 8e séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique». Cette huitième édition s'inscrit dans le prolongement des premières éditions que l'Algérie avait initiées, ces dernières années, pour proposer des réponses diplomatiques aux défis posés par les multiples conflits qui ensanglantent le continent africain. Le thème retenu lors de cette édition est purement diplomatique puisqu'il se focalise sur «l'assistance aux nouveaux membres africains au Conseil de sécurité des Nations unies dans le traitement des questions de la paix et de la sécurité dans le continent africain». De nombreux efforts diplomatiques ont été déployés, ces dernières années, pour que l'Afrique parle d'une seule et même voix au Conseil de sécurité de l'ONU. La sécurité exige toutefois des conditions qui vont au-delà des seuls moyens sécuritaires et diplomatiques qui sont, bien sûr, indispensables pour désamorcer ou circonscrire les conflits. Les leviers sécuritaires n'ont pas vocation à remédier aux causes profondes de ces conflits qui sont, dans une large mesure, en rapport direct avec le degré de développement économique et sociétal. La sécurité et le développement sont inextricablement liés. Les participants à ce séminaire oranais ont débattu de la brûlante question de «la bonne gouvernance en Afrique». S'il est tout à fait vrai que le continent est en proie à de nombreux conflits et fait face à des flots de défis économiques et sécuritaires, un optimisme commence à se profiler : l'Afrique a accompli, ces dernières années, des progrès tangibles et substantiels. Les bonnes nouvelles s'accumulent. Sur le plan politique, le Cap-Vert est un pays cité en exemple de réussite démocratique en Afrique. Engagé sur la voie de l'alternance pacifique, ce pays vient d'élire démocratiquement son Président. Depuis l'instauration du multipartisme en 1990, deux partis ont pratiqué une alternance pacifique. Ce pays d'un peu plus d'un demi-million d'habitants affiche un des PIB par personne les plus élevés d'Afrique de l'Ouest. Autre signe de progrès : le Nigeria vient de lancer sa monnaie numérique, l'eNaira. Ce grand pays, devenu un pionnier sur le continent, rejoint le Ghana qui a testé l'e-Cedi. Les cryptoactifs sont très populaires au Nigeria, classé en 2020 troisième utilisateur de monnaies virtuelles au monde après les Etats-Unis et la Russie, par une étude du cabinet de recherche spécialisé Statista. Dans la foulée, avec plus de 2 milliards de dollars levés annuellement, les start-ups africaines attirent de plus en plus d'investissements. Le rachat du nigérian Paystack par le géant américain du paiement en ligne Stripe en octobre 2020 pour 200 millions de dollars est un pas de géant pour la fintech, et confirme l'intérêt mondial croissant pour une technologie made in Africa. L'autre motif d'espoir concerne l'égalité hommes-femmes. Selon le rapport annuel 2021 du Forum économique mondial, la Namibie et le Rwanda sont respectivement classés 6e et 7e dans le monde. Ces deux pays devanceraient ainsi la France, les Etats-Unis et même l'Allemagne. Enfin, sur le plan culturel, de nombreux prix littéraires ont été remis récemment à des auteurs africains. C'est le cas du prix Nobel de littérature qui vient d'être décerné à l'écrivain tanzanien Abdulrazak Gurnah. Advertisements