L es consignes anti-coronavirus ne sont plus respectées par la grande majorité des citoyens dans les espaces publics. Le métro d'Alger, dont les responsables avaient fait preuve de fermeté lors de sa réouverture, est en passe de se joindre au lot. Malgré le risque d'une nouvelle vague de l'épidémie, le port de la bavette et la distanciation sociale ne sont plus respectés par les usagers, a-t-on constaté. Certes, les agents de l'Entreprise métro d'Alger (EMA) interdisent tout accès aux voyageurs sans masque et n'hésitent pas à interpeller les citoyens ayant mal mis leur bavette. Mais une fois dans les rames, c'est le laisser-aller total. Les sièges marqués interdits dans le souci d'éviter toute proximité entre usagers sont utilisés normalement. Le nombre de clients n'est jamais limité, même aux moments de grande affluence. Même la descente, la mesure consistant à laisser descendre, en premier, les voyageurs avant que ceux en attente ne puissent monter, est complèement ignorée. Ainsi, le protocole mis en place par les responsables du métro d'Alger afin de lutter efficacement contre la propagation du coronavirus n'est appliqué que partiellement. Pourtant, l'épidémie qui ne cesse de faire des victimes ne pardonne pas, et la contamination peut se produire à la moindre erreur. De nombreux usagers ont relevé l'absence d'agents susceptibles de faire respecter les mesures d'hygiène l'intérieur des rames. «Je prends quotidiennement le métro. C'est rare que des agents passent et exigent le port du masque», nous dira un client, relevant toutefois qu'au moment de la validation du ticket, «les agents exigent systématiquement le port correct de la bavette». Mieux encore, les escaliers menant aux quais continuent d'être séparés en deux couloirs, afin de mieux organiser le mouvement des foules. A la station de Ruisseau, à titre d'exemple, l'on veille à appliquer à la lettre le protocole sanitaire. Une bouche de métro a été destinée uniquement aux usagers qui entrent et les escaliers mécaniques ne fonctionnent que dans une seule direction. Dans l'autre bouche, destinée à la sortie, un agent y est posté en permanence afin d'orienter les usagers et leur interdire l'accès. C'est dire que le plan mis en place est sérieux et fiable, mais il est tout bonnement faussé une fois les usagers dans les rames. Pourtant, c'est à ce moment-là que le risque de contamination devient plus grand et que les agents de l'EMA doivent intervenir pour dissuader les nombreux usagers, des jeunes pour la plupart, qui trouvent un malin plaisir à transgresser les règles. Faut-il relever par ailleurs, que ce constat s'applique également au service du téléphérique. Si à l'accès, il faut mettre son masque, une fois à l'intérieur, la plupart des clients se permettent d'enlever leurs bavettes. Les agents, a-t-on constaté, se conforment aux règles d'hygiène en mettant leur bavette dès leur accès dans la cabine, mais sans prendre la peine d'interpeller les usagers réfractaires. Advertisements