Rien n'entame la détermination des élus FLN de Béjaïa à ne pas se départir de leurs sièges. Du moins pas sous la contrainte de l'appel à la démission. Si la promulgation d'un décret présidentiel destituant les assemblées élues dans la Kabylie n'est qu'au stade des spéculations, son imminence est ressentie dans les rangs des « indus élus » comme une épée de Damoclès suspendue sur leurs têtes. Si le chef de l'Etat viendrait à user de ses prérogatives pour destituer les APC et APW, les élus du FLN disent devoir en accuser le coup certes, mais non sans un dernier baroud d'honneur. « Nous nous réunirons pour discuter de la suite à donner à ce décret une fois promulgué », nous déclare M. Hamadou, le mouhafedh par intérim. Le front dispose de 83 élus, dont 12 à l'APW. Ils s'exécuteront, disent-ils, par contrainte. « Nous n'aurons pas le choix », nous disent en substance MM. Zidoune et Bachi, élus respectivement à l'APW et à l'APC. « Ils nous obligeront à partir comme ils nous ont obligés à prendre part aux élections », nous dit M. Hamadou, qui exprime son refus et celui de ses camarades d'être menés comme « un troupeau de moutons ». Le supposé conflit avec les populations, notre interlocuteur tente de le balayer par l'argument que les cinq APC, essentiellement sur la côte est de la wilaya, détenues par son parti « fonctionnent normalement ». La décision de M. Belkhadem, qui a passé d'une prise de position réconfortante à un revirement déconcertant après s'être aligné sur la décision du RND, a eu sur eux l'effet d'une douche écossaise. « Belkhadem pourrait être mal informé », suppose M. Hamadou. C'est ce qu'en pensent également les élus ayant pris part à la réunion de mars dernier en présence du mouhafedh et du représentant de la direction du parti, M. Boulekraf. Le secrétaire général du FLN avait estimé que son appel à la démission conforme aux résolutions des réunions tenues au niveau de la base est partagé par la majorité des concernés. Bien avant cela, les élus de la wilaya de Béjaïa s'étaient hâtés de signifier leur refus de partir. Une réunion des sept élus FLN à l'APC de Béjaïa était programmée pour la fin de la journée d'hier afin de réitérer, selon au moins deux parmi eux, leur position de « principe ». Ils devront ainsi confirmer, à moins d'une grosse surprise, le grossissement des rangs des élus contestataires formés principalement par ceux du FFS qui se sont prononcés sur le sujet aux premières intentions formulées par le chef du gouvernement de satisfaire l'incidence du mouvement des archs.