Le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH, ex-CRAPE) situé au Musée Bardo à Alger, a abrité, hier, une journée scientifique à la mémoire de Mahfoud Benoune. Cet éminent intellectuel algérien, né en 1936, est décédé le 17 mai 2004 aux Etats-Unis. Une année après sa disparition, « son souvenir et ses écrits restent pour les spécialistes un legs d'une combinaison unique de la fidélité patriotique et du devoir de réflexion » notent des membres de l'Association algérienne pour le développement de la recherche en sciences sociales (AADRESS). Celle-ci a organisé cette journée scientifique, qui se veut un hommage particulier, en collaboration avec le CREAD, le CNRPAH, le département de sociologie de l'Université d'Alger et avec le soutien du quotidien El Watan et Casbah Editions. A cette occasion, plusieurs conférenciers sont intervenus avec des communications sur des axes que Benoune considéraient importants. Ali Kenz avec « Le hasard et l'histoire : récit d'une aventure » où il évoque la rencontre entre lui, Benoune et Belaïd Abdeslam. A cette occasion, El Kenz parlera du système rentier que Benoune considérait comme un système qui conduisait au consumérisme de la part des individus et des institutions. Un débat que Kenz souhaite réactualiser par le biais des spécialistes, notamment à la lumière des défis d'aujourd'hui. Cela, ajoutera-t-il, pour ne pas laisser l'Algérie devenir une simple pompe à essence. Amin Khene interviendra avec une communication sur le thème : « Etat et industrialisation en Algérie » à travers laquelle il établira les liens corrélatifs entre la légitimité, la démocratie, le développement et le pouvoir politique. Quant à Amor Khelif, avec « La nouvelle législation sur les hydrocarbures au regard de Mahfoud Benoune », il s'en prend à la pertinence de la récente loi sur les hydrocarbures. Abdelkader Sahraoui avec « Formation et recherche, militantisme en faveur du libre usage de la raison et du libre exercice de la science », revient à l'ouvrage de Benoune (Education, culture et développement, Bilan et perspectives du système éducatif) où celui-ci s'interroge sur la relation entre la raison et la religion en se référant notamment à trois penseurs : Mohamed Abdou, Ibn Khaldoun et Ibn Rochd. Claudine Chaulet interviendra avec « Recherche au pays natal », Roberts Hugh avec « Mahfoud Benoune et le problème de l'anthropologie politique en Algérie », Azzedine Lamria avec « Radioscopie d'une production journalistique », Karima Benoune avec « Le combat intellectuel de Mahfoud Benoune aux USA » et Ali Tablit avec « Echos autour d'une cérémonie ».