Présentée par son collectif d'avocats, la demande de mise en liberté provisoire pour raison de santé du directeur du quotidien Le Matin, Mohamed Benchicou, déposée fin février dernier, sera examinée le 20 avril. Incarcéré depuis bientôt une année à la prison d'El Harrach, M. Benchicou, selon son collectif d'avocats, se trouve dans un état de déficience de sa santé. Il est atteint, selon l'un de ses avocats, Me Benarbia Abdellah, d'une arthrose qui se radicalise de plus en plus et qui risquerait même d'entraîner une paralysie. Ce qui demande, à ses yeux, des soins appropriés et spécialisés que le milieu carcéral dans lequel il se trouve ne peut offrir. Pour Me Benarbia, « Benchicou, n'étant pas un criminel, ni un homme qui puisse présenter un danger quelconque pour l'ordre public, sa mise en liberté provisoire demeure la mesure la plus judicieuse et la plus souhaitée ». Faisant suite à la demande présentée par ses avocats qui ont agi, selon leur communiqué, suite à une « requête du médecin de la prison », le Collectif pour la liberté de la presse en Algérie (CLPA) a, pour sa part, appelé à « la libération immédiate de Mohamed Benchicou ». Me Benarbia espère, en tant que membre du collectif de ses avocats, que « cette fois-ci la justice sera sereine pour cet homme de grande culture et symbole de la liberté d'expression ». Ainsi, de l'avis de cet avocat, « dans la perspective politique actuelle caractérisée pas la réconciliation nationale et le souci d'effacer les rancœurs, la justice, dans son œuvre clémente, est soucieuse de traduire le fait judiciaire en conformité avec le fait politique ». Ce qui lui permet, a-t-il dit, « d'être confiant quant à l'issue heureuse de cette dramatique situation dans laquelle se débat un homme d'une grande plume ». Par ailleurs, mis en délibéré pour le 12 avril, le verdict dans les deux affaires qui opposent Mohamed Benchicou au ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, et l'autre du milliardaire Al Chorafa sera finalement connu demain. Il est à rappeler que dans la première affaire, dont le procès s'est tenu le 15 mars dernier, le procureur de la République a requis 6 mois de prison ferme à l'encontre de Mohamed Benchicou et deux de ses journalistes, en l'occurrence Youcef Rezzoug et Yasmine Ferchouche, alors que dans la seconde, la même peine a été prononcée à l'encontre de M. Benchicou et des journalistes Hassan Zerrouki et Abla Cherif. La défense, représentée par Me Bourayou et Me Benarbia dans ces deux affaires, avait plaidé la relaxe pure et simple, rejetant l'accusation de diffamation objet de la plainte contre ses clients. Contacté à ce sujet, Me Messaoud, un membre du collectif des avocats de Benchicou, s'est abstenu de tout commentaire, préférant laisser le pouvoir de décision à la justice qui devrait normalement trancher demain.