Les sinistrés des 1200 Logements de Boumerdès devront regagner leur appartement avant la fin juin, fixée comme date butoir. Depuis le séisme du 21 mai 2003, la plupart des résidents de la cité des 1200 Logements vivent dans les chalets affectés à cet effet, le temps de conforter les logements sinistrés. « Les travaux ont duré presque deux années et aujourd'hui on nous somme de quitter les chalets pour regagner nos logements », explique un sinistré accompagné d'une délégation. Le problème, c'est que « les logements sont dans un état encore plus pitoyable aujourd'hui qu'à la suite du séisme. Les travaux de confortement n'ont rien de tel. Il est hors de question de regagner des logements aussi vétustes », explique M. Benayad. Leur revendication est simple : l'ouverture d'une enquête. « Beaucoup d'argent a été distribué par l'Etat pour reconstruire les cités touchées par le tremblement de terre. Or, vu l'état des logements aujourd'hui, on se demande où est passé tout cet argent », s'interroge la délégation. Certains résidents ont dû payer eux-mêmes les travaux de réfection pour pouvoir regagner leur logement, mais tout le monde n'en a pas les moyens. « Surtout qu'il faut de nouveau acheter du mobilier puisque tout a été détruit lors du séisme », soulève un membre de la délégation. La cité qui était connue pour être l'une des plus belles de Boumerdès a été complètement endommagée et le principal auteur n'est pas le séisme en lui-même mais ce sont les autorités. « Nous avons demandé audience au président de l'APC à plusieurs reprises mais aucune suite n'a été donnée à notre demande », expliquent-ils. Pis, le wali s'est rendu sur les lieux, il y a un an, pour constater l'état d'avancement des travaux. « On lui a présenté un immeuble impeccable, préparé à cet effet. Devant cette mascarade, nous l'avons poussé à venir visiter les autres logements et il a pu constater les dégâts occasionnés. Il s'est d'ailleurs fâché et a hurlé à certains responsables qu'il fallait retaper tout ça ! », raconte le délégué. Cela n'aura été d'aucun effet puisque aujourd'hui les logements sont dans un état de détérioration avancé. « L'eau coule du quatrième étage, aucun travail de plomberie n'a été entamé, le sol est recouvert de ciment, il n'y a plus de gaz... », se plaint une femme membre de la délégation. Pire, certains logements ont même conservé les fissures causées par le séisme. « C'est indigne de saccager une cité et de prétendre qu'elle a été confortée. C'est d'autant plus injuste que 600 personnes sont mortes à la cité des 1200 Logements lors du tremblement de terre et qu'aujourd'hui les survivants, qui ont payé le prix fort, se battent pour retrouver des logements habitables », conclut l'une des femmes membre de la délégation.