L'émotion était vive chez nombre de présents au jardin du 24 Février de Miliana à l'apparition du président de l'Association des arts dramatiques Mahfoud Touahri, Samir Boumad, 37 ans ! Et pour cause : lui et sa troupe revenaient la veille d'un séjour à Berlin où ils étaient partis parfaire leur jeu scénique. Ils étaient partis juste après l'organisation de la 7e édition des Journées théâtrales de Miliana. Des comédiens de Pologne, d'Allemagne et de France étaient à leurs côtés à Berlin pour cette formation de trois semaines adressée aux comédiens. L'équipe Serkha (le cri) de l'association regroupe 25 comédiens, dont huit filles, a eu, depuis sa très jeune création en 1990, à son actif la création de neuf pièces, un premier prix avec « Beit ennar » dès 1993 à Mostaganem, une participation au Festival du théâtre expérimental au Caire (Egypte), Carthage (Tunisie) en 1995, le Vénézuela en 1998, une formation en France en 2002, à Carthage en 2003 et ils reviennent de Berlin. L'association a su et pu activer durant la décennie noire, offrant ainsi une bouffée d'oxygène à tous les épris de l'art. « Nous avons spécialisé une partie des membres dans les spectacles pour enfants avec la création de la troupe Besma et nous initions une école spécialisée dans la chorégraphie », confie le sympathique Samir qui expliquera l'absence de la troupe au Festival de Mostaganem par la hantise des organisateurs de voir leur troupe rafler encore une fois -après 2002 et 2003- le premier prix. « Nous travaillons sérieusement et après Le Roi se meurt d'Ionesco en 2002 puis La Leçon en 2003, nous travaillons sur un projet avec Ahmed Benaïssa. » M. Boumad expliquera que le budget nécessaire à leurs activités avoisine - quand il ne dépasse pas - les 1,2 million de dinars pour l'année « mais nous ne recevons que 350 000 dinars entre les autorités locales et le ministère de la Culture ». Le musée de Miliana a déjà réservé une place à l'association Touahri, du nom du jeune animateur des jeunes, décédé avec nombre de jeunes en 1968 au Zaccar, à la veille du 1er Novembre, dans la tentative de triste mémoire d'efforts pour éteindre un incendie provoqué.