« Bayt Nar », un spectacle qui traite de l'opportunisme a été représenté mercredi dernier à la salle El Mouggar, à l'initiative du ministère de la culture. Cette création de l'association Mahfoud Touahri entre dans le cadre des festivités programmées dans le cadre d'un échange culturel entre les wilayas d'Aïn Defla et d'Alger. Réalisé en 1993, ce spectacle tragique d'une durée d'une heure et quarante cinq minutes est interprété par neuf comédiens. Il est scindé en trois tableaux autour d'un décor qui se réduit à une simple scène plate. Ce spectacle a su plonger l'assistance dans une ambiance particulière, une lucarne qui s'ouvre sur trois étapes de l'histoire de l'Algérie (avant la révolution, pendant et la période post indépendance). Un théâtre bien proche du réel. Les comédiens évoluent à l'aise devant un public accroché pendant plus d'une heure de jeu où l'absurde, la dérision et le comique de la situation le disputent au drame. La trame de l'histoire gravite autour du personnage de Boudina. Un protagoniste qui campe le rôle d'un harki, qui au lendemain de l'indépendance est considéré comme moudjahid. Un personnage véreux et candide dans ses relations avec autrui. La guerre de libération nationale a été pour le peuple algérien un océan de souffrance et de sacrifice. Des centaines d'Algériens y ont laissé leur vie. D'autres souffrent encore jusqu'à aujourd'hui des séquelles, cependant comme dans toute société, des individus se sont soustraits de leur engagement. Ce sont des opportunistes qui n'ont voulu goutter que la victoire sans vivre et subir les tortures qu'impose un combat aussi noble. Dans cet énoncé, Samir Boumad, comédien et président de l'association (Mahfoud Touahri) tient à préciser que la pièce est un travail de recherche qui s'inscrit dans le registre théâtre documentaire. C'est-à-dire, les passages de ce spectacle sont réels et vécus dans le quotidien. Il ajoute au sujet du choix de ce thème «Cette pratique immorale existe bel et bien chez nous par des individus opportunistes voulant à tout prix atteindre leurs ambitions ». En projets, Samir Boumad compte présenter en mai la générale de la pièce «Ana houa ana» qui traite d'un individu perdu dans le désert en quête de son identité.