Pour la troisième année consécutive, l'association des Amis du musée national Cirta persiste et signe, avec la collaboration de la direction de l'établissement en célébrant, avec l'art et la manière, la fête du Mawlid Ennabaoui dans la plus pure des traditions. L'événement abrité, jeudi dernier, par la grande salle du musée, dans un cadre familial, a attiré un public des grands jours. L'engouement certain pour l'événement a été marqué par la présence de personnalités de renom, dont Abdelhak Ben Badis, le frère du cheikh Abdelhamid Ben Badis, ayant suscité de vives émotions parmi l'assistance. « L'intégration de cette manifestation parmi les activités programmées au musée dans le cadre du mois du patrimoine s'inspire d'une volonté de faire connaître un patrimoine immatériel porteur de valeurs immortelles », déclara Mme Daho Keltoum, directrice du musée Cirta, lors de son allocution d'ouverture. Pour la présidente de l'association des Amis du musée Cirta dont la célébration annuelle du Mawlid Ennabaoui s'inscrit dans un programme aussi riche que varié, le choix du lieu est hautement significatif. « Toutes les activités réalisées jusque-là par notre association avec la collaboration du musée prouvent encore une fois que cette institution est devenue un espace ouvert aux citoyens qui veulent contribuer pour la sauvegarde d'un patrimoine ancestral. » C'est dans le souci de pérenniser des traditions purement constantinoises et transmettre un message original aux jeunes générations que l'association des Amis du musée a fait appel aux membres de la zaouïa Rahmania pour une animation digne de l'événement. La lecture du fameux récit écrit en vers par Djaâfar El Barzandji, retraçant la vie du Prophète, concocté de chants religieux, a été suivie par un public attentif qui n'a pas manqué d'applaudir la brillante prestation des jeunes talents de l'association musicale El Bestandjia, dirigée par Mohamed Azizi. La clôture du spectacle en apothéose a fait vibrer une assistance qui n'en demandait pas autant pour avoir été conviée à une fête, rare à voir de nos jours. Le mérite revient à l'association des Amis du musée Cirta qui a su réconcilier les présents avec un héritage qui se perd, et dont il convient aux futures générations de préserver jalousement.