Casés depuis septembre 2003 dans un centre de transit (une salle omnisports) après qu'une tempête eut saccagé leurs bâtisses, les 49 familles de la cité Saf Saf de Annaba, vivant déjà dans des conditions précaires, ont décidé, cette fois-ci, d'interpeller le président de la République pour venir à bout de leur calvaire après que toutes les démarches entreprises auprès des autorités locales sont restées vaines. C'est un véritable cri de détresse que viennent de lancer ces familles qui voient leur situation se dégrader sans que personne daigne y mettre un terme. S'étant déplacé de Annaba à notre journal, une membre de ces familles (préférant requérir l'anonymat) parle d'une situation extrêmement critique à laquelle se heurtent quotidiennement les 300 personnes composant les 49 ménages. Dans la foulée, notre interlocutrice parlera d'une absence totale d'hygiène et d'aération dans les petites baraques de 12 m2 dans lesquelles sont entassées toutes les familles. Ce qui est à l'origine, a-t-elle soutenu, de plusieurs pathologies. Parmi celles-ci, il a été relevé la gale, l'impétigo, la pédiculose, la gastro-entérite, des cas d'asthme et de l'oxyurose. Notre interlocutrice a signalé trois décès. Une femme est morte de la gale qui a aggravé sa maladie, une vieille femme de 70 ans est décédée après sa chute et un bébé a perdu sa vie à cause du froid. La mère de ce dernier est depuis devenue hypertendue. Et vu la situation dans ce « gourbi » qui est exécrable et nocive, particulièrement pour les enfants, notre interlocutrice n'écarte point l'apparition d'autres maladies. Le lieu où elle vit, a-t-elle témoigné, ne dispose que d'une salle de toilette et d'un seul robinet d'eau, sans système d'évacuation des eaux usées. Ce qui peut, il est vrai, favoriser des cas de maladies. « L'ex-wali de Annaba nous a pourtant promis de régler notre situation, mais il est parti sans l'avoir fait », regrette notre interlocutrice. Et de poursuivre : « A chaque fois qu'on se rapproche des autorités locales, leur réponse est : "Nous ne disposons pas de logements sociaux pour vous.'' » Ce qui déprime encore plus ces familles qui ne savent plus à quel saint se vouer, déplore-t-elle. D'ailleurs, a-t-elle soutenu, dernièrement il y a eu deux tentatives de suicide parmi les personnes résidant dans ce centre. C'est dire l'urgence d'une solution pour que ces familles retrouvent une vie digne.