Les transporteurs affiliés à l'Union générale des commerçants et artisans algériens de la wilaya de Jijel étaient hier en grève suite à l'appel lancé pour un débrayage de deux jours (samedi et dimanche). En dépit de cet appel, le transport urbain, notamment à Jijel, a été faiblement assuré par des transporteurs ayant reçu des autorisations de la direction des transports. Il convient de signaler que des échauffourées ont éclaté à Jijel entre des grévistes et des transporteurs qui ont tenu à assurer le transport. Selon des indications, des dépôts de plaintes auraient été effectués par les transporteurs victimes de certains grévistes. Selon les informations recueillies, le débrayage a été ressenti au niveau des communes de Jijel, Taher, Texenna, Kaous, Emir Abdelkader et El Aouana. Dans les autres communes, la mobilisation a été relativement suivie dans certaines et nulle dans d'autres. Cette montée au créneau de l'UGCAA est justifiée par « le mal qui ronge ce secteur, planifié par le directeur du transport ». L'UGCAA reproche à ce dernier « un manque de transparence et une gestion unilatérale ». L'UGCAA exige, par ailleurs, le départ du directeur du secteur. Interrogé à ce propos, Cherif Azizi, premier responsable de l'UGCAA, dira : « Nous évaluons modestement le taux de suivi à 85 %. » Quant aux non-grévistes, M. Azizi qualifiera cette situation de « fraude fiscale massive organisée par la direction des transports ». Pour sa part, Ali-Abbas Toualbia, contacté, soutiendra d'emblée qu'il s'agit d'une action menée par « une pseudo-section syndicale qui n'a pas d'agrément dont l'ire fait suite à la désignation d'un représentant de l'Organisation nationale des transporteurs algériens (ONTA), syndicat légal, dans la commission des sanctions administratives ». M. Toualbia ajoutera qu'« il subit les affres et le mécontentement parce qu'il n'y a plus de mainmise et d'intermédiaire dans le secteur du transport ». Le directeur des transports s'étonne qu'on lui reproche d'être « rigoureux dans l'application des lois ». Et de renchérir : « Il n'y aura jamais de retour aux années 1990 et il n'y aura plus de place pour la maffia des transports et de mainmise sur la gestion des affaires du secteur. » En conclusion, M. Toualbia affirmera qu'il respecte « un syndicat revendicatif », mais qu'il combattra « avec tous les moyens légaux de l'Etat un syndicat qui veut gérer et légiférer ». D'un autre côté, l'ONTA dénonce dans un communiqué « les menaces et provocations ainsi que l'usage d'armes blanches » contre les transporteurs non grévistes. L'ONTA appelle dans son communiqué les transporteurs à respecter les lois et les règles professionnelles.