Les spécialistes arabes de l'aménagement du territoire et de la préservation du tissu urbain des villes historiques arabo-musulmanes de Syrie, du Liban et du Maroc sont depuis hier à Annaba. Ils répondaient ainsi à l'invitation de leurs homologues d'une structure de recherche relevant du laboratoire de l'urbanisme, du droit et de l'environnement de l'université Badji Mokhtar de Annaba. Ils devaient débattre sur une idée générale relative à la nécessité du retour des villes arabes au référentiel arabo-islamique. Outre la centaine de participants dont des chercheurs algériens, syriens, libanais et marocains, il y avait beaucoup de monde à la faculté de Sidi Achour lors de la cérémonie officielle d'ouverture de cette manifestation. De par ce qu'elle véhicule comme messages à destination des décideurs arabes, cette dernière a été qualifiée par beaucoup d'universitaires présents d'historique. Les thèmes appelés à être débattus durant 3 jours jusqu'au 25 avril portent sur : « Le patrimoine de la ville arabo-musulmane », « Comment préserver le tissu urbain des villes arabo-musulmanes », « L'impact de la mondialisation sur l'identité des villes arabo-musulmanes », « L'impact de la ville occidentale sur celle arabe » et « La géographie des villes (étude du patrimoine urbain) ». Pour des d'universitaires notamment des architectes, outre les échanges d'idées et d'expériences entre universitaires, spécialistes et chercheurs arabes, il s'agissait également d'entamer, à partir de Annaba, une profonde réflexion sur la préservation du patrimoine civilisationnel des anciennes villes du monde arabe. Ce que du reste indiquait la vingtaine de communications inscrites au programme ainsi que leurs auteurs. Dans la démarche des uns et des autres, l'on avait l'impression que chacun tentait d'attirer l'attention sur un grand nombre de questions directement liées à la préservation du tissu urbain traditionnel et archéologique des villes arabo-musulmanes et sur la nécessité de développer l'investissement dans les anciennes villes historiques et touristiques. La manifestation a attiré une nombreuse foule composée d'étudiants, d'enseignants universitaires et de différents représentants locaux des institutions de l'Etat. Un participant, Laalaa Boulbir, enseignant universitaire en architecture, a estimé : « Les architectes arabes ne peuvent pas produire des villes relevant d'une certaine identité arabo-musulmane sans un travail de modernisation à l'échelle des références. Pour cela, le patrimoine légué par la civilisation arabo-musulmane apparaît comme un support pertinent pour accéder à une connaissance, voire à une réinterprétation de la pensée urbaine arabo-musulmane. » Cette déclaration donne une idée précise sur les attentes de l'ensemble des participants quant à des recommandations sans fioritures sur un appel à destination des politiques arabes relatives à la nécessité de préserver le patrimoine architectural et archéologique des villes arabes et musulmanes.