Le siège de la direction générale de la Caisse nationale des non-salariés (CASNOS) était, hier, en ébullition. En effet, cadres et travailleurs de cet organisme de sécurité sociale se sont donnés le mot pour « occuper » le parvis de la direction générale tout au long de la journée d'hier. Un sit-in enclenché spontanément par le collectif, selon un syndicaliste, suite à une décision du directeur général ordonnant la suspension d'un agent de service. En apprenant la nouvelle, ce dernier, diabétique de son état, a dû être évacué en urgence à l'hôpital. « Notre action se veut, avant tout, un acte de solidarité avec notre collègue, mais aussi une occasion de dénoncer la mauvaise gestion du premier responsable de la CASNOS », a déclaré Ali Boufekhane, responsable à la section UGTA. Lui emboîtant le pas, Nasser Chabri, assistant du DG, « sur la voie de garage depuis trois ans », révèle le récent passage à la CASNOS d'une inspection mandatée par le ministère du Travail (ndlr : tutelle de la caisse). Selon ce dernier, soutenu d'ailleurs par deux de ses collègues syndicalistes siégeant à la Fédération nationale des travailleurs de la sécurité sociale (FNTSS), en l'occurrence Amar Mekhloufi et Messaoud, la gestion du DG est « catastrophique ». « Alors que la norme suggère huit cotisants pour un retraité, la CASNOS en est aujourd'hui à 1,7 pour 1. Si les pensions de retraite sont encore versées, c'est grâce au complément différentiel viré régulièrement par l'Etat au compte de la caisse », rappelle le syndicat. Contacté, le directeur général a émis le « souhait » de ne faire aucune déclaration. « Je fais tout pour atténuer la tension. La situation n'est guère propice pour faire une déclaration », a-t-il tranché.