La chambre administrative de la cour d'Alger a prononcé, hier dans l'après-midi, une décision d'un jugement en référé d'heure en heure déclarant l'appel à la grève lancé par le Conseil des lycées d'Alger (CLA) illégal. L'arrêt, rendu par le juge des référés, considère que l'appel à la grève décidé par l'organisation non agréée CLA est « illégal et constitue une atteinte aux droits fondamentaux des scolarisés dont le droit à l'enseignement ». Rappelons que le CLA a décidé, jeudi passé, d'organiser une journée de protestation pour la journée d'aujourd'hui suivie d'un rassemblement devant le siège du ministère de l'Education nationale. Le CLA recourt au débrayage et à l'investissement du terrain de la contestation en réaction aux mesures répressives prises contre les animateurs du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (CNAPEST) et les menaces qui pèsent sur les libertés syndicales. Cette action est la seconde du genre, en l'espace d'une semaine, après celle organisée par le CNAPEST. Le CLA n'envisage pas de reculer ni de revenir sur sa décision, et ce, en dépit de la décision de justice « Nous avons déposé des préavis de grève tout en respectant la loi, mais cela n'a pas empêché le ministre de l'Education de déposer plainte contre nous. Nous avons voulu dénoncer cette procédure par la protestation, ils nous ont poursuivis en justice. Alors, nous n'avons pas le choix : nous occupons le terrain pour faire valoir nos droit », a expliqué M. Osmane, porte-parole du CLA, qui estime que la grève n'a pas été décidée par sa propre personne, mais par l'ensemble des enseignants affiliés au syndicat. Pour le CLA, la décision de débrayage intervient pour traduire la contestation des enseignants contre « les campagnes de répression, d'intimidation visant leur musellement ». La énième action d'aujourd'hui, selon les responsables du CLA, se veut une manière de faire pression sur le ministre de tutelle afin qu'il ouvre « les portes du dialogue ainsi que la prise en charge concrète des revendications des enseignants du secondaire et l'annulation immédiate des poursuites judiciaires ». Le CLA, comme le CNAPEST, condamne le comportement de la tutelle qui « criminalise le droit de grève et incrimine les porte-parole des enseignants ». « Nous ne prenons pas en otages les élèves, nous voulons l'amélioration de nos conditions de travail et par conséquent celles de l'élève. Nous refusons la politique du ministère de l'Education qui tente de cultiver la peur et de manipuler l'inquiétude des parents d'élèves à l'approche des examens de fin d'année ». Les responsables du CLA appellent l'ensemble des enseignants à se mobiliser et à agir de manière solidaire pour le droit de grève et les libertés syndicales. Par ailleurs, contactés, les représentants du ministère de l'Education ont refusé de se prononcer sur la démarche du CLA. « Nous n'avons aucun commentaire à faire », a lancé un responsable de ce département.