Le ministère de l'éducation nationale a averti de sévir contre les grévistes. La chambre administrative de la cour d'Alger a prononcé, hier, une décision de jugement en référé (d'heure en heure) à travers laquelle elle a déclaré l'annulation de l'appel à la journée de protestation, prévue aujourd'hui à l'échelle nationale. Une nouvelle qui a circulé comme une traînée de poudre. Les enseignants ont décidé d'aller jusqu'au bout. “Le mot d'ordre lancé, jeudi dernier, est bel et bien maintenu, et toutes les intimidations dont nous faisons l'objet n'influeront en rien sur la décision d'observer une journée de protestation car c'est là la volonté de la base”, a déclaré, hier, un membre du bureau national du Cnapest. La réaction du ministère de l'éducation nationale, quant à elle, ne s'est pas fait attendre. Un communiqué de presse, le second en 24 heures, a été adressé à notre rédaction soulignant que le Cnapest est une “organisation non agréée”. Il a rappelé, encore une fois, à l'ordre les enseignants les menaçant de représailles. “Le ministère rappelle qu'il sera tenu d'appliquer les dispositions prévues par la loi en cas de non-respect de cette décision de justice.” à cela, le syndicat n'a d'autre réponse que de rappeler que leur syndicat, devenu aux yeux de la tutelle une indue instance, a été, il n'y a pas si longtemps, reçu par les responsables du ministère pour des négociations et que des commissions mixtes (syndicat-ministère) ont été mises sur pied pour discuter de plusieurs chapitres tels que le statut. “Des procès-verbaux sont là pour faire foi de cette réalité que la tutelle veut ignorer. Libre à elle de nous considérer comme une organisation illégale à partir du moment où nous avons la loi de notre côté”, a rétorqué un membre du syndicat visiblement excédé de voir ainsi sa tutelle tenter de le spolier d'un droit consenti par les lois de la république et les conventions internationales ratifiées par l'Algérie. La journée de protestation prévue, aujourd'hui, par les enseignants obéit au souci de voir cesser le harcèlement administratif et judiciaire contre les enseignants. L'occasion aussi de rappeler les revendications d'ordre socioprofessionnel. “Nous avons l'intention de procéder à la rétention des notes des compositions et de ne pas tenir les conseils de classes, et rien ni personne ne nous arrêtera”, n'a pas cessé de marteler un groupe d'enseignants mobilisés, hier, à préparer la protesta prévue, aujourd'hui, et qui jouit du soutien du CLA, du Cnes et du syndicat des médecins. N. S.