Après les visites de prise de contact avec les populations des 47 communes que compte la wilaya, et ce, à travers leurs élus, c'est au tour des visites d'inspection des projets que le wali de M'sila s'était attelé à réaliser depuis quelque temps. Après Magra et Hammam Dalaâ, c'était au tour de Sidi Ameur d'accueillir le wali, au milieu de la semaine écoulée. Dans les deux communes, Tamsa et Sidi Ancer, et les différentes dechras composant la daïra, la misère s'affichait partout, dans la nature et sur les visages halés des populations, chez qui est décelée une situation de désarroi, après qu'elles eurent été gavées de promesses mensongères des années durant. Notamment en matière de création d'emplois par le truchement de la mise en valeur des terres, par la formule des concessions agricoles et l'octroi de lopins de 5 ha aux jeunes chômeurs. Le point de situation de la concession de Harmela exposé au wali a été une succession de chiffres et de taux de réalisation, mais n'a aucunement éclairé sur le nombre d'emplois créés. A cette question, aucune personne n'a été installée dans la concession, a-t-on répondu, elle qui avait pour objectif la création de 204 emplois. Le wali a été sidéré par la situation de cette concession évaluée pour un montant de 184 millions de dinars, et n'ayant créé aucun poste de travail pour les autochtones et ce, depuis sa création en septembre 1999. Les causes sont lancées en vrac : pas de lignes électriques, pas de pompes, seulement 3 forages sur 10 réalisés sont équipés, déficit hydrique... L'autre concession, créée dans la daïra de Sidi Ameur, dénommée Seguia, n'est pas mieux lotie que la première, aucune personne n'a été installée dans ce périmètre créé en 2001, qui devait employer 200 personnes. Le wali, qui misait beaucoup sur ce créneau pour la création d'emplois dans les contrées rurales, a piqué une colère devant cette cascade de défaillances, pour des projets auxquels des milliards ont été consentis, qui, par manque de gestion rigoureuse et de suivi, sont sérieusement compromis. Le chef de l'exécutif semble être désarçonné par cette démission généralisée, quand le chômage bat son plein dans les communes rurales et que rien n'est entrepris pour la valorisation de ces deux périmètres, pour lesquels 673 millions de dinars ont été débloqués, et ce, depuis presque cinq années. Pour les projets inspectés au niveau de la commune de Tamsa, il y avait un centre de santé et une bibliothèque municipale, qui semblait être une fausse note dans ce décor de misère. un citoyen rencontré sur les lieux a soutenu : « Il fallait nous projeter quelque chose qui devrait nous retenir sur place et ne pas s'exiler vers les villes de la wilaya ou ailleurs. » Lors de la rituelle séance de travail tenue à l'APC au terme de la visite de Tamsa, aucune intervention n'est venue évoquer la création d'emplois par la formule des concessions et leur piteuse situation, mais les interventions ont été orientées vers les problèmes d'électricité à Aïn Sbaâ et de l'eau potable à Botma. Dans sa réponse, le wali dira que l'etat continue à déployer l'effort qu'il faut pour la satisfaction des besoins des populations, et qu'il appartient aux élus d'être à la hauteur de la confiance placée en eux, notamment en matière d'établissement des listes pour l'attribution des logements ruraux. Au niveau de Sidi Ameur, le wali a annoncé la pose de la première pierre du nouveau CEM durant la première semaine de mai et le lancement incessamment de l'étude pour l'alimentation de Sidi Ameur en gaz de ville. Ce sont là les réponses aux deux principales préoccupations de la population de Sidi Ameur.