Si un pareil scénario se confirmait, la course officielle à la magistrature suprême débuterait dans moins de deux mois. Un remaniement ministériel n'est pas à écarter dès septembre prochain, affirment des sources bien informées. Samedi, le secrétaire général du FLN, Ali Benflis a, d'ailleurs, de son côté réuni les 12 ministres FLN. A l'ordre du jour, encore une fois, le retrait (ou pas) de ses mini-stres du gouvernement Ouyahia. Au-delà des considérations politiques qui auraient motivé, pour le FLN, cette réunion, ces ministres, du moins une partie, reprochent, au passage, au Chef du gouvernement sa «manière de faire». Car, du côté du FLN l'on préfère, plutôt, démentir de «tels bruits». La raison invoquée est que Bouteflika ne pourrait «nullement se permettre une telle décision...invraisemblable». Cela dit, il semble que les principaux concernés, voire visés par ce changement soient «certains» ministres FLN, au nombre de six à sept, dits «particulièrement concernés» par le duel public entre MM.Abdelaziz Bouteflika et Ali Benflis. Ceux-ci, faut-il le rappeler, avaient à deux reprises, au moins, affiché leur intention de se retirer du gouvernement en guise de solidarité avec le SG du FLN, à la suite de son limogeage, en mai dernier, par M.Bouteflika. Aussi, si un tel remaniement est bel et bien prévu, les ministres FLN supposés concernés, vont-ils attendre qu'on leur demande «gentiment» de plier bagage ou, au contraire, attendront-ils «calmement» jusqu'à la notification officielle d'une telle décision? Par ailleurs, le timing de ce remaniement, dans la mesure où il se confirme, n'est point fortuit. Au contraire, il interviendrait juste avant la fin de l'été, donné pour être très «chaud» cette année, pour se lancer, dans les actions nettement «plus sérieuses», dès la prochaine rentrée sociale. Même si les initiatives des anti-Benflis ont été mises ces derniers jours en sourdine (pause tactique?), celles-ci restent toujours maintenues. Plus, des bruits de coulisses donnent encore une fois, pour imminente, une autre sortie, revue et corrigée, de Hadjar, entre autres. Cela au moment où l'on parle avec de plus en plus d'insistance d'aller carrément vers un congrès parallèle. Car si l'objectif de ces manoeuvres est, essentiellement, de déclarer «illégal» le 8e congrès du FLN, tout en organisant, en parallèle, un autre congrès qui au mieux plébiscitera publiquement M.Bouteflika ou, au «pire», n'avancera aucune candidature, la période chaude de l'été reste une phase cruciale pour la suite des événements. Pour ce faire, se préparer «convenablement» avant la rentrée sociale, en se dotant d'une marge de «manoeuvre» confortable n'est, contexte oblige, pas un luxe tactique mais une nécessité stratégique. Pourquoi? La rentrée sociale serait cette fois, certes greffée, comme d'habitude, d'une reprise du dialogue social tout en se distinguant par les enjeux de l'élection présidentielle de 2004. Opérer, dans ce contexte, un tel changement serait donc vital. D'abord afin de s'assurer d'un seul son de cloche politique au sein de l'Exécutif, que la présence des pro-Benflis semble, théoriquement, perturber. Puis, réussir le dialogue social et enfin concentrer les efforts du gouvernement pour un bilan positif du premier mandat de Bouteflika. Seulement, même si dresser un bilan, de préférence positif, pour le premier mandat de Bouteflika est légitime, serait-il, cependant, tout autant de garder aux postes clés les ministres qui lui sont «notoirement» proches?