Tout en louant l'importance du projet présidentiel d'amnistie générale, Belkhadem a admis la nécessité de traduire devant la justice les auteurs des actes de violence qui ont ensanglanté le pays. “Ceux qui ont commis des crimes de sang et ceux à l'origine des attentats à la voiture piégée sont passibles de justice.” C'est ce qu'a révélé, hier, Abdelaziz Belkhadem, le ministre des Affaires étrangères et secrétaire général (SG) du FLN en parlant du projet d'amnistie générale à l'occasion d'une conférence de presse organisée au siège du parti à Hydra (Alger). Entouré des membres du comité exécutif du FLN avec lesquels il venait de se réunir, et devant un important parterre de journalistes, Abdelaziz Belkhadem qui s'est prononcé pour le jugement des terroristes ayant les mains tachées de sang, s'est démarqué toutefois du slogan “pour la vérité et la justice”. L'orateur, qui n'a pas voulu s'exprimer davantage sur la question, a promis par ailleurs de revenir dans le détail sur le sujet lorsque le président de la République dévoilera son projet de réconciliation nationale et d'amnistie générale. L'intervenant a révélé toutefois que le FLN sera partie prenante de l'élaboration du projet de loi portant amnistie générale. “Le FLN, en sa qualité de parti majoritaire au gouvernement, participera à façonner le projet de loi sur l'amnistie générale et la réconciliation nationale, et en sa qualité de parti détenant la majorité au Parlement, il participera à la faire passer”, a-t-il annoncé tout en précisant que les partis de l'alliance présidentielle (MSP et RND) feront également de même. Le leader du parti de la majorité s'est déclaré en faveur du projet présidentiel. “Nous sommes preneurs de la réconciliation nationale et de l'amnistie”, a-t-il soutenu arguant que c'est la meilleure manière de “réconcilier les Algériens entre eux et de faire sortir l'Algérie de la crise”. Se disant à l'avant-garde de ce projet de réconciliation et d'amnistie générale, Belkhadem ne trouve, par ailleurs, aucun inconvénient à ce que d'autres partis en fassent la promotion : “Ceux qui mènent la campagne pour l'amnistie nous les encourageons !” a-t-il dit. Le départ des élus locaux FLN de la Kabylie a été également abordé par le conférencier. Belkhadem a ainsi révélé le retrait de “cinquante élus sur les deux cent onze” que compte son parti en Kabylie. Indiquant que l'opération de retrait des élus se fait quotidiennement et progressivement, l'orateur a néanmoins souligné que l'appel lancé par la direction du FLN aux élus de Kabylie ne constitue nullement “un ordre”. Belkhadem, qui a confirmé encore une fois en outre l'imminence du remaniement gouvernemental, s'est toutefois refusé à donner des détails sur le sujet. “Le chef de l'Exécutif est le président de la République, et c'est lui qui décide”, s'est-il contenté de dire. Au plan organique, le premier responsable du FLN a annoncé que les superviseurs de l'opération de renouvellement des kasmas et des mouhafadhas de son parti entameront leurs travaux dès aujourd'hui. Au nombre de deux cents, ces représentants du parti, membres de l'instance exécutive, devront superviser “l'opération d'adhésion au parti, la confection de cartes militantes, la tenue des assemblées générales d'explication des résolutions du VIIIe congrès (bis), la tenue des assemblées générales électives et la confection de listes électorales pour le renouvellement des structures”. L'intervenant, qui recommandera aux superviseurs de prendre attache avec d'anciens militants du parti, expliquera son propos par l'ambition du FLN de garder son statut de parti de la majorité et de son souhait d'élargir son audience. Des rencontres avec les élus du FLN de chaque wilaya ainsi qu'une rencontre regroupant l'ensemble des élus du parti seront prochainement organisées, a annoncé Belkhadem. “Il s'agira d'écouter leurs doléances et de mettre le doigt sur les difficultés qu'ils rencontrent avec leurs pairs des autres partis et avec l'administration”, a-t-il précisé. N. M.