Rien ne subsistait hier de ce qui s'était passé dimanche dernier à l'ENAD de Sour El Ghozlane, paralysée par un puissant mouvement de grève. Le silence qui régnait dans la cour faisait douter qu'il y eut, moins d'une semaine plus tôt, une forte contestation conduite par les représentants syndicaux des 870 travailleurs qu'emploie cette entreprise nationale qui fabrique des détergents. Apparemment, un compromis aurait été trouvé ce même dimanche, peu après que nous eûmes quitté les lieux, entre la direction, qui venait de désigner un directeur général par intérim, et les travailleurs, qui exigeaient le retour de l'ancien éjecté de son poste. 0Dans la foulée, ils réclamaient aussi le départ du PDG accusé de tous les maux dont souffre l'entreprise. De même qu'ils dénonçaient les magouilles du comité de participation, dont deux membres font partie du conseil d'administration responsable de la destitution arbitraire du directeur général. Ce comité, dont le mandat a expiré il y a neuf mois environ, selon certains cadres interrogés lors de cette journée de manifestation, continue cependant à s'occuper des œuvres sociales et de la coopérative de consommation. C'est sur la base du rapport d'audit établi en 2003, que le PDG garde dans les tiroirs de son bureau, que quatre dossiers explosifs ont été constitués et attendent d'être transmis au parquet. Le PDG étant absent, nous avons demandé, hier, à rencontrer le deuxième responsable de l'ENAD - le DG rétabli en principe dans ses fonctions - pour un entretien sur la situation au sein de l'entreprise, mais celui-ci a rejeté notre demande en faisant savoir qu'il n'était pas disponible.