Le personnel de Presco (jardins d'enfants) a organisé, jeudi, un rassemblement au siège de la wilaya d'Alger. Le syndicat de cette entreprise qui a tenté une entrevue avec le wali d'Alger maintient la pression. Ses multiples démarches se sont avérées sans succès. Une délégation représentant les employés devrait être reçue aujourd'hui par la directrice des finances de la wilaya pour débattre des problèmes soulevés et des solutions à apporter. Ce rassemblement est venu, pour rappel, suite aux derniers sorties médiatiques de la directrice de Presco, Mme Added. Cette dernière avait nié toutes les accusations de « gestion catastrophique » et « d'abus de pouvoir » portées contre son administration par son propre personnel. A l'unanimité, les directrices de ces établissements ne l'entendent pas de cette oreille. Elles précisent que leurs structures sont à l'abandon du fait du laisser-aller de l'administration centrale et du mutisme de la tutelle. « Je suis obligée, à plusieurs reprises, de débourser mon propre argent pour des travaux d'entretien », affirme l'ex-directrice de la crèche située au Jardin d'Essais suspendue de ses fonctions après 27 ans de service pour des motifs qu'elle juges « fictifs ». L'affaire est actuellement entre les mains de la justice. Les membres du personnel d'entretien à la direction centrale de Presco, présents eux aussi au rassemblement ont tenu à avouer leur impuissance devant cet état de fait : « Nous sommes 7 personnes travaillant sous les ordres de 4 chefs. Nous n'avons aucun matériel de travail même pas un tournevis. Nous nous présentons chaque fois, aux crèches les mains vides. Souvent ,nos supérieurs nous amènent chez eux pour des travaux d'entretien, du surcroît avec des matériaux (peinture...) ramenés de l'entreprise ! » se désolent-elles. S'agissant du manque d'hygiène et de l'insuffisance de la nourriture dans les crèches publiques, une autre directrice se montre très critique à l'égard de la gestion de la directrice : « Je ne sais pas comment pourrais-je diviser 10 baguettes de pain sur mes 70 enfants. Ce n'est pas normal de servir à manger des poids chiches ou des pattes à un bébé de 17 mois ni comment partager une boîte de jus Rouïba pour 8 enfants. Nous enregistrons chaque jour des cas de diarrhée. Je demande la qualité et la quantité. » Cette situation pousse, selon elle, les parents à retirer leurs enfants de ses structures.